Topic parentalité
Topic parentalité
L'idée de ce topic m'est venue après avoir lu celui où Mr Grand évoquait les sujet sur lesquels il avait déjà changé d'avis.
De mon côté s'il y en a bien un sur lequel ma vision du monde s'est profondément modifiée c'est sur la paternité.
Et comme il y a plein de jeunes papa ou futur papa sur le forum ce sera l'occasion d'échanger.
D'abord partons du poncif de base souvent dressé comme un étendard par les parents à ceux qui n'ont pas d'enfants, le fameux "tu peux pas comprendre".
Et bien c'est vrai, je pense qu'il est très difficile de comprendre ce que c'est que d'être un père (mais j'imagine que c'est pareil pour une mère) quand on ne l'est pas. C'est pas une question d'intelligence, d'ouverture d'esprit, de culture ou que sais-je encore... C'est je pense une sensation beaucoup plus animale, instinctive, qui se ressent plus qu'elle ne se comprend.
Je pense qu'il y a une analogie à faire avec la drogue, mais les enfants procurent une telle dose d'amour inconditionnel (je sais pas si le terme est bon mais allons-y avec ça) que derrière cela créé une vision du monde totalement différente pour celui qui en a bénéficié.
Pour illustrer, voici quelques points sur lesquels j'ai sensiblement évolué :
- la peur de la mort tout d'abord; alors étonnamment pas la sienne, enfin si évidemment mais ça ne m'a pas surpris, c'est un sentiment que je m'attendais à ressentir. C'est la peur de ma propre mort qui m'effraie dans des proportions jamais ressenties jusqu'alors, non pas pour mon propre compte, mais pour l'absence et le manque que je pourrai générer chez lui. Ca a eu un effet assez foudroyant sur moi, non pas que j'étais un trompe la mort avant, c'était très loin d'être le cas, mais c'était simplement un paramètre que je ne prenais jamais en compte et qui aujourd'hui ne me quitte pas vraiment (sans me faire tomber en dépression non plus hein).
- ma compréhension des autres parents : critiquer l'éducation que donnent les parents ou le comportement qu'ils ont avec leur enfants est une des bases de nos sociétés modernes et rassurez-vous cela ne changera pas, en tout cas pas pour moi On a encore le droit d'être parfaitement condescendant envers des parents dépassés par leur progéniture. Par contre ce qui change c'est la compréhension que l'on peut avoir sur le cheminement qui a pu mener à tel ou tel comportement que l'on ne cautionne pas.
Par exemple je suis assez attentifs à ce que mon fils n'ait pas accès aux écrans et à la malbouffe, au point où je suis en décalage avec pas mal de mes connaissances qui ont un enfant dans la même tranche d'âge. Mais les quelques fois où on a pu céder, la récompense affective que l'on reçoit est telle qu'il faut vraiment avoir un ligne directrice bien ancrée pour ne pas céder à nouveau trop régulièrement. Et encore là je n'aborde que le côté psychologique de la chose, mais il y a aussi le paramètre physique avec la fatigue qui a une influence majeure.
Bref tout ça pour dire que j'ai beaucoup plus de bienveillance pour ceux qui n'ont pas les même comportements éducatifs que moi, même si je ne les cautionne pas.
- le rapport affectif avec mes parents et surtout mon père : chez nous on est pas des grands communiquant, je n'ai pas vraiment connu mes grands parents et je ne pense pas que mes parents m'aient dit une seule fois "je t'aime" depuis que je suis en âge de m'en rappeler. Bref pas de situation conflictuelle mais pas d'effusion non plus. Ce qui a changé depuis que je suis père c'est de savoir que de ne pas le dire ou le montrer est très différent de ne pas le ressentir. Savoir que mon père en particulier a pu ressentir la même chose que moi en ce moment m'a rapproché de lui de façon certaine sur le plan émotionnel.
- la mesure de l'amour pour ma femme : sujet sensible , évidemment j'aime ma femme (coucou chérie si jamais tu lis ça par traitrise ) mais avant d'être père l'amour le plus fort que j'avais jamais ressenti était pour elle. Comme évoqué plus haut je suis pas hyper expansif avec ma famille, alors que je le suis avec elle. Alors bien sûr comme tout le monde, je me doutais que l'amour filial c'était autre chose, mais je n'imaginais pas à quel point en fait. Je dois dire que cette différence d'intensité est tellement conséquente qu'elle permet de relativiser beaucoup de chose dans ma relation amoureuse (et même dans celle du passé en réfléchissant a posteriori), ce qui m'emmène a y rechercher une diffusion dans la durée, là ou jusqu'à présent j'étais en recherche permanente (et sans doute veine à terme) d'intensité.
TLDR; un enfant c'est bien !
De mon côté s'il y en a bien un sur lequel ma vision du monde s'est profondément modifiée c'est sur la paternité.
Et comme il y a plein de jeunes papa ou futur papa sur le forum ce sera l'occasion d'échanger.
D'abord partons du poncif de base souvent dressé comme un étendard par les parents à ceux qui n'ont pas d'enfants, le fameux "tu peux pas comprendre".
Et bien c'est vrai, je pense qu'il est très difficile de comprendre ce que c'est que d'être un père (mais j'imagine que c'est pareil pour une mère) quand on ne l'est pas. C'est pas une question d'intelligence, d'ouverture d'esprit, de culture ou que sais-je encore... C'est je pense une sensation beaucoup plus animale, instinctive, qui se ressent plus qu'elle ne se comprend.
Je pense qu'il y a une analogie à faire avec la drogue, mais les enfants procurent une telle dose d'amour inconditionnel (je sais pas si le terme est bon mais allons-y avec ça) que derrière cela créé une vision du monde totalement différente pour celui qui en a bénéficié.
Pour illustrer, voici quelques points sur lesquels j'ai sensiblement évolué :
- la peur de la mort tout d'abord; alors étonnamment pas la sienne, enfin si évidemment mais ça ne m'a pas surpris, c'est un sentiment que je m'attendais à ressentir. C'est la peur de ma propre mort qui m'effraie dans des proportions jamais ressenties jusqu'alors, non pas pour mon propre compte, mais pour l'absence et le manque que je pourrai générer chez lui. Ca a eu un effet assez foudroyant sur moi, non pas que j'étais un trompe la mort avant, c'était très loin d'être le cas, mais c'était simplement un paramètre que je ne prenais jamais en compte et qui aujourd'hui ne me quitte pas vraiment (sans me faire tomber en dépression non plus hein).
- ma compréhension des autres parents : critiquer l'éducation que donnent les parents ou le comportement qu'ils ont avec leur enfants est une des bases de nos sociétés modernes et rassurez-vous cela ne changera pas, en tout cas pas pour moi On a encore le droit d'être parfaitement condescendant envers des parents dépassés par leur progéniture. Par contre ce qui change c'est la compréhension que l'on peut avoir sur le cheminement qui a pu mener à tel ou tel comportement que l'on ne cautionne pas.
Par exemple je suis assez attentifs à ce que mon fils n'ait pas accès aux écrans et à la malbouffe, au point où je suis en décalage avec pas mal de mes connaissances qui ont un enfant dans la même tranche d'âge. Mais les quelques fois où on a pu céder, la récompense affective que l'on reçoit est telle qu'il faut vraiment avoir un ligne directrice bien ancrée pour ne pas céder à nouveau trop régulièrement. Et encore là je n'aborde que le côté psychologique de la chose, mais il y a aussi le paramètre physique avec la fatigue qui a une influence majeure.
Bref tout ça pour dire que j'ai beaucoup plus de bienveillance pour ceux qui n'ont pas les même comportements éducatifs que moi, même si je ne les cautionne pas.
- le rapport affectif avec mes parents et surtout mon père : chez nous on est pas des grands communiquant, je n'ai pas vraiment connu mes grands parents et je ne pense pas que mes parents m'aient dit une seule fois "je t'aime" depuis que je suis en âge de m'en rappeler. Bref pas de situation conflictuelle mais pas d'effusion non plus. Ce qui a changé depuis que je suis père c'est de savoir que de ne pas le dire ou le montrer est très différent de ne pas le ressentir. Savoir que mon père en particulier a pu ressentir la même chose que moi en ce moment m'a rapproché de lui de façon certaine sur le plan émotionnel.
- la mesure de l'amour pour ma femme : sujet sensible , évidemment j'aime ma femme (coucou chérie si jamais tu lis ça par traitrise ) mais avant d'être père l'amour le plus fort que j'avais jamais ressenti était pour elle. Comme évoqué plus haut je suis pas hyper expansif avec ma famille, alors que je le suis avec elle. Alors bien sûr comme tout le monde, je me doutais que l'amour filial c'était autre chose, mais je n'imaginais pas à quel point en fait. Je dois dire que cette différence d'intensité est tellement conséquente qu'elle permet de relativiser beaucoup de chose dans ma relation amoureuse (et même dans celle du passé en réfléchissant a posteriori), ce qui m'emmène a y rechercher une diffusion dans la durée, là ou jusqu'à présent j'étais en recherche permanente (et sans doute veine à terme) d'intensité.
TLDR; un enfant c'est bien !
Dernière modification par Turkish le 03 août 2021, 17:11, modifié 1 fois.
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- Jiba
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Re: Topic parentalité
Merci pour le partage.
Je te rejoins pas mal sur la compréhension des autres parents et le dernier paragraphe sur l'amour envers ma femme
J'ai absolument pas changé mon rapport avec la mort et pas vraiment avec mes parents non plus au final.
J'hijack un peu ce topic au passage parce qu'en cherchant des vidéos sur la psychologie je suis tombé sur qqn qui fait pas mal de vidéo plutôt clair et très pédagogique sur la psychologie et dans le lot certaines choses parle d'enfant et d'éducations.
Par exemple un classique (en 2 parties):
Ou une série de 3 vidéos qui m'ont clairement permis de reconnaître des patterns de ce qui ont amené mon neveu chez le pedopsy par exemple:
Je te rejoins pas mal sur la compréhension des autres parents et le dernier paragraphe sur l'amour envers ma femme
J'ai absolument pas changé mon rapport avec la mort et pas vraiment avec mes parents non plus au final.
J'hijack un peu ce topic au passage parce qu'en cherchant des vidéos sur la psychologie je suis tombé sur qqn qui fait pas mal de vidéo plutôt clair et très pédagogique sur la psychologie et dans le lot certaines choses parle d'enfant et d'éducations.
Par exemple un classique (en 2 parties):
Ou une série de 3 vidéos qui m'ont clairement permis de reconnaître des patterns de ce qui ont amené mon neveu chez le pedopsy par exemple:
Re: Topic parentalité
Presque tout pareil.
Sur le sujet de la peur de la mort, ça n'a pas changé le focus sur cette angoisse. Mais l'impact de la parentalité s'est ressenti sur le contenu de mes cauchemars. J'en fais très peu d'une manière générale, mais le changement s'est opéré ainsi : avant dans mes pires rêves il m'arrivait des trucs pas cools à moi, désormais il arrive des trucs pas cools à eux.
Re: Topic parentalité
Merci du partage c'est intéressant à lire.
Sur Reddit aujourd'hui il y avait la question "ceux qui ne veulent pas d'enfant, pourquoi ?" qui avait aussi des réponses intéressantes.
Perso je ne ressent absolument aucun besoin biologique d'avoir des enfants contrairement aux gens de ma tranche d'âge qui y pensent, donc je suis pas encore sur à 100% d'en vouloir, mais j'ai peur de me couper d'une expérience existentielle importante si je ne le fait pas un jour.
C'est pas simple comme sujet, et je suis content d’être né à cette époque ou on peut attendre.
Sur Reddit aujourd'hui il y avait la question "ceux qui ne veulent pas d'enfant, pourquoi ?" qui avait aussi des réponses intéressantes.
Perso je ne ressent absolument aucun besoin biologique d'avoir des enfants contrairement aux gens de ma tranche d'âge qui y pensent, donc je suis pas encore sur à 100% d'en vouloir, mais j'ai peur de me couper d'une expérience existentielle importante si je ne le fait pas un jour.
C'est pas simple comme sujet, et je suis content d’être né à cette époque ou on peut attendre.
Re: Topic parentalité
Ah c'est une bonne remarque cette question du besoin.
Perso je n'ai jamais ressenti ce besoin d'avoir un enfant avant, ça s'est fait naturellement, mais c'était pas quelque chose de vital pour moi (ni pour ma compagne d'ailleurs).
Perso je n'ai jamais ressenti ce besoin d'avoir un enfant avant, ça s'est fait naturellement, mais c'était pas quelque chose de vital pour moi (ni pour ma compagne d'ailleurs).
Re: Topic parentalité
C'est surtout la phrase du fish de base en fait. Je l'ai entendu des centaines de fois et a chaque fois je suis effaré des reactions. Entre les parents qui se rendent compte une fois qu'ils ont un enfant que ca te change ta vie et ceux qui ne captent rien a la psychologie enfantine et justifient leurs actes par cette phrase pour se retamer plus tard etc Je pense surtout que BEAUCOUP de parents n'arrivent pas a projeter ce que c'est d'avoir un enfant et n'ont conscience que des bons cotes de la chose.Turkish a écrit : ↑03 août 2021, 11:31
D'abord partons du poncif de base souvent dressé comme un étendard par les parents à ceux qui n'ont pas d'enfants, le fameux "tu peux pas comprendre".
Et bien c'est vrai, je pense qu'il est très difficile de comprendre ce que c'est que d'être un père (mais j'imagine que c'est pareil pour une mère) quand on ne l'est pas. C'est pas une question d'intelligence, d'ouverture d'esprit, de culture ou que sais-je encore... C'est je pense une sensation beaucoup plus animale, instinctive, qui se ressent plus qu'elle ne se comprend.
Je pense qu'il y a une analogie à faire avec la drogue, mais les enfants procurent une telle dose d'amour inconditionnel (je sais pas si le terme est bon mais allons-y avec ça) que derrière cela créé une vision du monde totalement différente pour celui qui en a bénéficié.
Re: Topic parentalité
J'aime beaucoup mes filles mais ce n'était vraiment pas très sympa de vomir dans la voiture en allant au zoo hier matin. C'était pas très sympa non plus de vomir hier soir et de bercer la plus petite 2 heures cette nuit alors que je suis en plein aménagement d'un havre de paix dans ma cave.
Ce midi elle a vomi son médicament juste après qu'on lui a donné, les petits plaisirs de la vie toussa. Je vais me coucher du coup, je ferai une vraie réponse plus tard.
Ce midi elle a vomi son médicament juste après qu'on lui a donné, les petits plaisirs de la vie toussa. Je vais me coucher du coup, je ferai une vraie réponse plus tard.
Laissez les bons temps rouler
Re: Topic parentalité
j'étais en train d'amener mes enfants au parc
la grande s'est ouverte le gros orteil en s'éclatant sur le gravier alors on est reparti en voiture
le petit a décidé de relâcher la pression à ce moment là, condamnant du même coup son slip, la voiture et un trajet de 30 minutes
vous pouvez pas comprendre
la grande s'est ouverte le gros orteil en s'éclatant sur le gravier alors on est reparti en voiture
le petit a décidé de relâcher la pression à ce moment là, condamnant du même coup son slip, la voiture et un trajet de 30 minutes
vous pouvez pas comprendre
Re: Topic parentalité
Enfin heureusement que notre mémoire sélective retient principalement les bons moments et tend à effacer les moments apocalyptiques de notre progéniture hein...
Pour ma part, ce fameux "tu peux pas comprendre" j'ai en ma propre interprétation :
à partir du moment où le rejeton évolue de son statut d'asticot et devient une entité à part entière avec qui la création d'un lien affectif est possible (soit environ vers ses 1 an), alors on commence à ressentir une intense joie intérieure, une forme de béatitude, et on se surprend à penser "je ferai toujours tout ce qui est en mon possible pour que cette créature soit heureuse en permanence".
C'est un peu comme si la joie extériorisée par le machin transcendait notre propre bonheur.
C'est un sentiment unique - j'ai ressenti """plusieurs formes de bonheur""" dans ma vie, mais celle-ci est unique et ne s'applique à aucune autre forme de plaisir.
Et ça serait donc ça, ma définition du "tu peux pas comprendre" : ressentir comme une priorité absolue le bien-être de ton enfant, et avoir constamment envie de s'assurer qu'il a tout ce qui lui faut.
(après c'est certain, on pourra élargir le débat sur "mais si ton enfant disparait, comment tu survis à cette perte ?" mais c'est une autre question - que personne n'ici n'aura jamais à tenter de répondre j'espère)
Pour ma part, ce fameux "tu peux pas comprendre" j'ai en ma propre interprétation :
à partir du moment où le rejeton évolue de son statut d'asticot et devient une entité à part entière avec qui la création d'un lien affectif est possible (soit environ vers ses 1 an), alors on commence à ressentir une intense joie intérieure, une forme de béatitude, et on se surprend à penser "je ferai toujours tout ce qui est en mon possible pour que cette créature soit heureuse en permanence".
C'est un peu comme si la joie extériorisée par le machin transcendait notre propre bonheur.
C'est un sentiment unique - j'ai ressenti """plusieurs formes de bonheur""" dans ma vie, mais celle-ci est unique et ne s'applique à aucune autre forme de plaisir.
Et ça serait donc ça, ma définition du "tu peux pas comprendre" : ressentir comme une priorité absolue le bien-être de ton enfant, et avoir constamment envie de s'assurer qu'il a tout ce qui lui faut.
(après c'est certain, on pourra élargir le débat sur "mais si ton enfant disparait, comment tu survis à cette perte ?" mais c'est une autre question - que personne n'ici n'aura jamais à tenter de répondre j'espère)
mon projet perso = https://thegarfieldcube.wordpress.com/
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- Jiba
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Re: Topic parentalité
Avant d'avoir le 2eme, ma réponse c'était "si elle disparait, je pars avec". Maintenant ça peut plus être la réponse.
Re: Topic parentalité
J'ai toujours voulu des mômes mais j'ai mis du temps à penser que je sois assez mature pour l'assumer.
Au final, comme beaucoup de questions psychologiques, tu deviens prêt quand ça arrive.
Je dois avouer que le "tu peux pas comprendre" est finalement assez vrai tellement plein de réactions sont viscérales, même avec beaucoup d'imagination et d'empathie, ça reste compliqué a comprendre réellement ce qu'il se passe.
Par exemple, quand il a fait ses premières nuits, j'allais régulièrement vérifier qu'il respirait bien. Et je savais pertinemment que c'était complètement irrationnel.
Et oue, même si ils sont épuisants tellement ils demandent de l'attention, même si régulièrement tu dois lutter pour pas l'envoyer dans le mur parce que du haut de ses 8 ans il pense mieux connaître la vie, ils t'obligent a devenir meilleur car leur avenir dépend quand même pas mal de toi, ça reste un grand kiff de voir grandir et évoluer ces minis humains.
J'en profite pour remercier les parents qui sont là pour nous aider à sauvegarder notre santé mentale quelques semaines par an.
Ah oui tiens, xpost Seiko : on a décidé que 1 était largement suffisant. Pour plein de bonnes et mauvaises raisons d'ailleurs mais franchement je suis pas certain d'avoir le mental et le physique pour en gérer 2.
Au final, comme beaucoup de questions psychologiques, tu deviens prêt quand ça arrive.
Je dois avouer que le "tu peux pas comprendre" est finalement assez vrai tellement plein de réactions sont viscérales, même avec beaucoup d'imagination et d'empathie, ça reste compliqué a comprendre réellement ce qu'il se passe.
Par exemple, quand il a fait ses premières nuits, j'allais régulièrement vérifier qu'il respirait bien. Et je savais pertinemment que c'était complètement irrationnel.
Et oue, même si ils sont épuisants tellement ils demandent de l'attention, même si régulièrement tu dois lutter pour pas l'envoyer dans le mur parce que du haut de ses 8 ans il pense mieux connaître la vie, ils t'obligent a devenir meilleur car leur avenir dépend quand même pas mal de toi, ça reste un grand kiff de voir grandir et évoluer ces minis humains.
J'en profite pour remercier les parents qui sont là pour nous aider à sauvegarder notre santé mentale quelques semaines par an.
Ah oui tiens, xpost Seiko : on a décidé que 1 était largement suffisant. Pour plein de bonnes et mauvaises raisons d'ailleurs mais franchement je suis pas certain d'avoir le mental et le physique pour en gérer 2.
Re: Topic parentalité
Et du coup tu en déduis qu'il faut avoir un enfant pour comprendre qu'une responsabilité comme un enfant, ça rend plus parano ?Je dois avouer que le "tu peux pas comprendre" est finalement assez vrai tellement plein de réactions sont viscérales, même avec beaucoup d'imagination et d'empathie, ça reste compliqué a comprendre réellement ce qu'il se passe.
Par exemple, quand il a fait ses premières nuits, j'allais régulièrement vérifier qu'il respirait bien. Et je savais pertinemment que c'était complètement irrationnel.
Re: Topic parentalité
le "tu peux pas comprendre" c'"est juste une phrase un peu provocatrice qui parle à tout le monde, mais qui veut pas dire grand chose au final effectivement
l'idée c'est plus de dire que ça change quand même bien ta vision du monde d'être parent, à un niveau assez radical pour moi (peut être moins pour d'autres) et que je n'aurai jamais effectué un tel virage sur ces sujets sans ça
btw le propos n'est pas de dire qu'il n'est pas possible comprendre le mécanisme du changement sans enfant, mais plutôt d'en saisir son intensité et c'est ça que je pense compliqué pour les non parents
l'idée c'est plus de dire que ça change quand même bien ta vision du monde d'être parent, à un niveau assez radical pour moi (peut être moins pour d'autres) et que je n'aurai jamais effectué un tel virage sur ces sujets sans ça
btw le propos n'est pas de dire qu'il n'est pas possible comprendre le mécanisme du changement sans enfant, mais plutôt d'en saisir son intensité et c'est ça que je pense compliqué pour les non parents
Re: Topic parentalité
Oui, je comprends l'idée et tu as raison sur certains points j'en suis sur mais typiquement l'exemple de Merk est parfaitement ce que je pointais. "Je me suis rendu compte en ayant un enfant qu'avoir des responsabilités, ca rend plus parano que de ne pas en avoir mais pour ca il faut vivre la situation pour le comprendre !".
Non, il faut juste savoir projeter des situations car ca n'a rien de surprenant comme comportement.
Non, il faut juste savoir projeter des situations car ca n'a rien de surprenant comme comportement.
Re: Topic parentalité
La femme de mon beauf est enceinte.
Je n'en peux plus de bonheur.
On en a pris plein la gueule sur notre manière d'élever nos gosses, what goes around comes around.
+1000 sur la peur de disparaitre de la vie de tes gosses, c'est mon gros flip, et pourtant mon père n'est décédé que quand j'avais 31 ans. Facile de se souvenir de la date, c'est la même année que mon premier est né...
Je n'en peux plus de bonheur.
On en a pris plein la gueule sur notre manière d'élever nos gosses, what goes around comes around.
+1000 sur la peur de disparaitre de la vie de tes gosses, c'est mon gros flip, et pourtant mon père n'est décédé que quand j'avais 31 ans. Facile de se souvenir de la date, c'est la même année que mon premier est né...
Re: Topic parentalité
Ma vision du monde n'a pas changé avec le môme, je ne suis même pas devenu plus parano, ptet un peu plus prudent, c'est d'ailleurs un sujet récurrent entre ma femme et moi qui, elle, est complètement flippée a son égard. (Beaucoup trop imo)
C'était pour illustrer le côté viscéral et un peu irrationnel.
Et ça oui, je ne l'ai vraiment compris que quand j'ai eu mon fils dans les bras.
Et pourtant, j'en ai eu des potes qui ont eu des mômes avant moi donc comme toi Arni, je pensais que c'était pas si incompréhensible.
C'était pour illustrer le côté viscéral et un peu irrationnel.
Et ça oui, je ne l'ai vraiment compris que quand j'ai eu mon fils dans les bras.
Et pourtant, j'en ai eu des potes qui ont eu des mômes avant moi donc comme toi Arni, je pensais que c'était pas si incompréhensible.
Re: Topic parentalité
Je pense que les gens qui disent "tu peux pas comprendre" veulent dire en fait "tu ne peux pas ressentir ce que je ressens" ou "tu n'as jamais ressenti ce que je ressens".
On peut ne jamais l'avoir ressenti mais le comprendre.
On peut ne jamais l'avoir ressenti mais le comprendre.
Re: Topic parentalité
Assez tout pareil pour ton premier et ton dernier paragraphe (et les autres aussi mais un peu moins.)
Je pense que je me souviendrais toujours du premier soir où je suis rentré chez moi tout seul en laissant femme et bébé à la maternité. Un abruti me dépasse comme une balle dans sa bagnole de connard et au lieu de simplement me dire "mais va mourir gros fils de rien", je me suis dit "mais va mourir gris fils de rien, putain, j'ai un gosse j'ai pas le droit d'avoir un accident" et cette réflexion m'a marqué (et me restera certainement toute ma vie) et me traverse encore régulièrement. Comme toi, pas une peur panique de la mort qui aurait débarqué mais simplement l'idée insupportable d'abandonner ma fille s'il m'arrivait un sale truc.
Et pareil pour l'amour pour ma femme. Dans la famille des questions "tu préfères un bras en mousse ou des canards qui te suivent", on m'avait un jour posé celle-ci, avant que je ne sois père: "Si tu ne peux sauver que ta femme ou ton enfant, lequel choisis-tu ?", et en bon con inconscient de ce que c'est que d'être parent, ma réponse était du genre "bah ma femme obv, j'en ai qu'une et au pire on pourra refaire un gosse". Aujourd'hui, il n'y a même pas une demi-seconde de réflexion sur le fait que je laisse ma femme crever la gueule ouverte si c'est elle ou ma fille.
Je pense que je me souviendrais toujours du premier soir où je suis rentré chez moi tout seul en laissant femme et bébé à la maternité. Un abruti me dépasse comme une balle dans sa bagnole de connard et au lieu de simplement me dire "mais va mourir gros fils de rien", je me suis dit "mais va mourir gris fils de rien, putain, j'ai un gosse j'ai pas le droit d'avoir un accident" et cette réflexion m'a marqué (et me restera certainement toute ma vie) et me traverse encore régulièrement. Comme toi, pas une peur panique de la mort qui aurait débarqué mais simplement l'idée insupportable d'abandonner ma fille s'il m'arrivait un sale truc.
Et pareil pour l'amour pour ma femme. Dans la famille des questions "tu préfères un bras en mousse ou des canards qui te suivent", on m'avait un jour posé celle-ci, avant que je ne sois père: "Si tu ne peux sauver que ta femme ou ton enfant, lequel choisis-tu ?", et en bon con inconscient de ce que c'est que d'être parent, ma réponse était du genre "bah ma femme obv, j'en ai qu'une et au pire on pourra refaire un gosse". Aujourd'hui, il n'y a même pas une demi-seconde de réflexion sur le fait que je laisse ma femme crever la gueule ouverte si c'est elle ou ma fille.
Re: Topic parentalité
Très intéressant sur le rapport à la mort. ça a fait pareil à ma femme.
Avoir un enfant, c'est un projet de vie. C'est nuts mais je sais pas si c'est nuts pour tout le monde.
Ce que je retiens aussi, c'est tous ceux qui m'ont dit que ce serait l'enfer et que j'aurais plus de vie. Certes ma vie a changé parce que je sortais beaucoup mais c'est sans regret tellement c'est cool.
Avoir un enfant, c'est un projet de vie. C'est nuts mais je sais pas si c'est nuts pour tout le monde.
Ce que je retiens aussi, c'est tous ceux qui m'ont dit que ce serait l'enfer et que j'aurais plus de vie. Certes ma vie a changé parce que je sortais beaucoup mais c'est sans regret tellement c'est cool.
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
Re: Topic parentalité
Merci pour cette barre de rire :lol:sapro a écrit : ↑03 août 2021, 14:46 j'étais en train d'amener mes enfants au parc
la grande s'est ouverte le gros orteil en s'éclatant sur le gravier alors on est reparti en voiture
le petit a décidé de relâcher la pression à ce moment là, condamnant du même coup son slip, la voiture et un trajet de 30 minutes
vous pouvez pas comprendre
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
Re: Topic parentalité
Pas vraiment le temps de développer vu le contexte, mais juste pour dire que je ne me retrouve absolument pas dans les témoignages ci-dessus, et seulement vaguement dans le "tu peux pas comprendre".
Je n'ai ni miraculeusement changé d'état émotionnel, ni psychologique à la naissance de mes enfants, ce ne fut qu'une étape médicale dans un processus entamé des années avant (les discussions et planifications ont évidemment eu lieu bien avant la conception), et mis à part le stress lié à toute procédure médicale, je n'ai rien ressenti de plus.
J'apprécie mes enfants depuis qu'ils sont des individus capables de réflexions intelligentes et sont capables de développer et de partager leurs propres points de vue, mais cela a évidemment pris des années et avant cela bah un gamin c'est beaucoup de corvées et pas super intéressant. C'était pas une surprise, c'était prévu, donc pas de plainte de ma part, mais je ne vais pas prétendre que c'était des moments de joie ni qu'un nourrisson devient soudainement plus intéressant car il partage mon matériel génétique, dort dans la même maison que moi et que j'en suis légalement et moralement responsable. Pendant quelques années ça a l'intérêt d'un Tamagotchi, c'est à dire marrant 5 minutes et chiant (littéralement) le reste.
Pour le "tu peux pas comprendre", le seul truc pour moi qu'il faut avoir vécu pour réaliser, c'est à quel point des mois sans dormir correctement, et à devoir veiller en permanence sur des êtres fragiles qui se comportent 24/7 comme des adultes ivres peut saper n'importe quelle volonté et n'importe quel principe en échange de 10 minutes de calme. Mais non, pas plus de compréhension pour les autres parents qu'avant, je ne vois pas en quoi être parent devrait donner un passe droits aux comportements qui m'irritent : comprendre comment quelqu'un en arrive à commettre une erreur est un outil pour ne pas la reproduire, pas une excuse pour ce faire.
C'est un sujet difficile à aborder, car il y a tellement de présupposés sur ce que je suis sensé ressentir que tout le monde me regarde comme un monstre quand je réponds ce que je pense et ressens quand des gens posent des questions bateaux et n'ont pas la réponse qu'ils attendent, mais je suis désormais en paix avec à la fois le fait qu'on ne contrôle pas ses émotions, que des décisions ne sont pas moins bonnes parce qu'elles sont depassionnées, et que je ne suis pas quelqu'un de bien et qu'il est donc équitable qu'on pense de moi en mal. Chacun vit sa parentalité à sa façon, tant que mes gamins s'en sortent ok j'ai rempli ma part du contrat, et si d'autres arrivent au même objectif d'une autre façon je ne vois pas pourquoi je viendrai les critiquer.
Je n'ai ni miraculeusement changé d'état émotionnel, ni psychologique à la naissance de mes enfants, ce ne fut qu'une étape médicale dans un processus entamé des années avant (les discussions et planifications ont évidemment eu lieu bien avant la conception), et mis à part le stress lié à toute procédure médicale, je n'ai rien ressenti de plus.
J'apprécie mes enfants depuis qu'ils sont des individus capables de réflexions intelligentes et sont capables de développer et de partager leurs propres points de vue, mais cela a évidemment pris des années et avant cela bah un gamin c'est beaucoup de corvées et pas super intéressant. C'était pas une surprise, c'était prévu, donc pas de plainte de ma part, mais je ne vais pas prétendre que c'était des moments de joie ni qu'un nourrisson devient soudainement plus intéressant car il partage mon matériel génétique, dort dans la même maison que moi et que j'en suis légalement et moralement responsable. Pendant quelques années ça a l'intérêt d'un Tamagotchi, c'est à dire marrant 5 minutes et chiant (littéralement) le reste.
Pour le "tu peux pas comprendre", le seul truc pour moi qu'il faut avoir vécu pour réaliser, c'est à quel point des mois sans dormir correctement, et à devoir veiller en permanence sur des êtres fragiles qui se comportent 24/7 comme des adultes ivres peut saper n'importe quelle volonté et n'importe quel principe en échange de 10 minutes de calme. Mais non, pas plus de compréhension pour les autres parents qu'avant, je ne vois pas en quoi être parent devrait donner un passe droits aux comportements qui m'irritent : comprendre comment quelqu'un en arrive à commettre une erreur est un outil pour ne pas la reproduire, pas une excuse pour ce faire.
C'est un sujet difficile à aborder, car il y a tellement de présupposés sur ce que je suis sensé ressentir que tout le monde me regarde comme un monstre quand je réponds ce que je pense et ressens quand des gens posent des questions bateaux et n'ont pas la réponse qu'ils attendent, mais je suis désormais en paix avec à la fois le fait qu'on ne contrôle pas ses émotions, que des décisions ne sont pas moins bonnes parce qu'elles sont depassionnées, et que je ne suis pas quelqu'un de bien et qu'il est donc équitable qu'on pense de moi en mal. Chacun vit sa parentalité à sa façon, tant que mes gamins s'en sortent ok j'ai rempli ma part du contrat, et si d'autres arrivent au même objectif d'une autre façon je ne vois pas pourquoi je viendrai les critiquer.
Re: Topic parentalité
Oui ya pas eu le cas "j'aime pas mon gosse" ici, qui de mon expérience peut arriver aux mères pendant les 6 premiers mois ou les pères pendant les 1-3 premières années (c'est pas une généralité, juste mon expérience)
Moi j'arrive doucement à l'étape suivante : les 2 grands, 10 et 13 ans, passent doucement à l'étape où ils deviennent vraiment autonomes et commencent à quitter le cocon culturel et social que je leur ai fait. Ma fille commence à me regarder d'un air dépité quand je fais une blague naze. Mon grand fils me partage des vidéos tiktok. Tout cela me désole et me brise le coeur lentement.
Moi j'arrive doucement à l'étape suivante : les 2 grands, 10 et 13 ans, passent doucement à l'étape où ils deviennent vraiment autonomes et commencent à quitter le cocon culturel et social que je leur ai fait. Ma fille commence à me regarder d'un air dépité quand je fais une blague naze. Mon grand fils me partage des vidéos tiktok. Tout cela me désole et me brise le coeur lentement.
Re: Topic parentalité
Merci pour ton retour Emilien, c'est intéressant, même si évidemment ça me dépasse un peu
Btw quand je dis que je comprends mieux les autres parents, je parle du cheminement de pensée qui t'emmène à lâcher ou faire une erreur, disons que ça génère de l'empathie chez moi, là où avant il y avait un sentiment moins noble.
Disons que par exemple cela me conduit à prendre conscience que le caractère absolument privilégié de mon enfance, sur le côté matériel, culturel ou encore relationnel (je ne dirai pas affectif comme vu plus haut) m'a donné des skills que malheureusement d'autres n'ont pas eu. Du coup dans les moments plus compliqués ça aide pour discuter avec ton enfant plutôt que de lui hurler dessus (bon ok pas toujours), pour lui lire un livre plutôt que de le foutre devant paw patrol ou de lui faire manger des trucs un peu variés, quand ce serait plié en 30s avec des pâtes.
Btw quand je dis que je comprends mieux les autres parents, je parle du cheminement de pensée qui t'emmène à lâcher ou faire une erreur, disons que ça génère de l'empathie chez moi, là où avant il y avait un sentiment moins noble.
Disons que par exemple cela me conduit à prendre conscience que le caractère absolument privilégié de mon enfance, sur le côté matériel, culturel ou encore relationnel (je ne dirai pas affectif comme vu plus haut) m'a donné des skills que malheureusement d'autres n'ont pas eu. Du coup dans les moments plus compliqués ça aide pour discuter avec ton enfant plutôt que de lui hurler dessus (bon ok pas toujours), pour lui lire un livre plutôt que de le foutre devant paw patrol ou de lui faire manger des trucs un peu variés, quand ce serait plié en 30s avec des pâtes.
Re: Topic parentalité
C'est un argument qui marche aussi dans l'autre sens.Turkish a écrit : ↑04 août 2021, 09:30 Disons que par exemple cela me conduit à prendre conscience que le caractère absolument privilégié de mon enfance, sur le côté matériel, culturel ou encore relationnel (je ne dirai pas affectif comme vu plus haut) m'a donné des skills que malheureusement d'autres n'ont pas eu.
J'ai eu des parents en carton, Père absent la plupart du temps, Mère à la main (/au pied, /au torchon,..) un peu lourde.
Quand j'ai eu mes enfants, je me suis promis de placer la barre bcp plus haute que ce j'avais vécu.