"Magic et moi"

C'est ainsi que commença la déchéance de MF, Requiem et Wizard's Lair
pfff
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Re: "Magic et moi"

Message par pfff »

Bonne année mtgverse, merci pour ces belles histoires
Swap
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Re: "Magic et moi"

Message par Swap »

C'est un exercice périlleux pour moi de raconter ma relation avec Magic. Ce jeu a prit tellement de place dans ma vie et dans ma tête à un moment ou les gens « normaux » pense à d'autres choses. Encore aujourd'hui Magic influence la manière dont je pense et je résous les problèmes du quotidien. J'ai beaucoup de choses intimes qui sont liés au jeu. Une empathie souvent disproportionné pour les gens que j'ai croisé durant cette période et que j'ai perdu ou non de vue, une amertume quand je me remémore mes erreurs que je ressens physiquement dans mon bide et puis je le comprendrai plus tard, Magic en plus d'être le premier truc dans ma vie qui ma donné le sentiment de pouvoir être bon à quelque chose, était aussi un alibi en or pour fuir toute forme de pression social et reporter tout un tas de chose à plus tard pour ne pas dire jamais.

Je pense que la 1er fois que j'ai eu une carte en main je devais avoir 14 ans (1997). C’était chez l' ami d'un ami qu'on trouvait tous très cool car il avait des PC en réseau dans sa cave où on jouait à Warcraft II. Mes voisins étaient aussi intéressé par ce jeu de carte donc on avait investit dans 2 starter 4e édition et on a commencé à jouer avec des règles maison et en stackant nos deck, 2 spell 1 land. A partir de ce moment, tous mes futur cercles d'amis avaient un rapport de prêt ou de loin avec MTG.

Je me souviens du plus beau cadeau d’anniversaire qu'on m’ait jamais fait. Le jour de mes 16 ans mes parents voulais m'amener en ville pour m'acheter des vêtements. Quand on est arrivé devant la boutique « L'enfer du jeu »j'ai arrêté de tirer la gueule et j'ai compris l'ampleur de la roucoulade. 30 Minutes plus tard je sortais du magasin avec 2 Dragon Shivan et 2 Pearl dragon j'étais sur un nuage.

« Fast forward » quelques mois plus tard je découvre le Wizard Arena, un club où les gens se réunissent pour jouer à Magic dans le centre de Bruxelles. L'endroit était tenu par un gars nommé Dan (RIP) qui avait la particularité d'être extrêmement antipathique ce qui m'amusais beaucoup, sûrement car il a toujours été sympa avec moi, du moins si on peut dire que Dan pouvait être sympa. C'est à cette période que j'ai connu Moto qui était déjà le joueur le plus investit et passionné que j'ai pu rencontrer. C'est aussi à cette période que j'ai fais la connaissance des meilleurs joueurs Bruxellois. Beaucoup d'entre eux avaient l'assurance du joueur expérimenté, parfois un peu grosse gueule mais dans le fond c'était tous des crèmes.

A cette époque, je commence les petits tournois, les drafts et l'esprit semi compétitif qui les entoure. C'est une bouffé d'air frais. Les gens te jugeaient sur tes qualités de joueurs et non pas sur ton look ou tes résultats scolaire et même si on se foutait parfois d'un gars ou l'autre, l'esprit général était déjà très inclusif et les rivalités étaient plus basées sur la ville où tu vivais (ou ta langue maternelle) que sur la marque de tes fringues ou ton degré de marginalité. Car des gens qui sortaient de la norme, il y en avait pleins. Mais du moment que tu savaient drafter et faire le 8e tu étais bienvenu.

Entre 17 et 19 ans, j'étais déjà bien accro, j'étais extrêmement passionné et persuadé que jamais je n'arrêterais de jouer car le jeu semblait d'une profondeur infinie. Je passais des heures à jouer contre moi même sur la table de la cuisine, durant mes cours je faisais des listes de deck pour le tournois du week-end. Les mercredis soir j'avais convaincu mes parents de me laisser aller drafter dans un café du centre de Bruxelles, les bons joueurs étaient à la table 1, les moins bons à la table 2 ou 3, le tout basé sur un classement reprenant tes 4 dernières performances. Le niveau de jeu était similaire au niveau des GP et on a commencé à rafler les billets d'avion des PTQ avec notre groupe de joueur régulier.


Les années qui ont suivies j'étais totalement immergé dans le jeu et secrètement j'espérais en faire mon gagne pain. Certains joueurs comme Thomas Shaw m'avait fait la démonstration de ce que c'était d'être infâme durant une partie de Magic et j'ai toujours été fasciné par la ligne à ne pas dépasser ou l'avantage psychologique tu pouvais prendre sur tes adversaires. Jouer rapidement avait tendance à faire jouer ton adversaire rapidement, lire pendant plusieurs secondes la carte que tu venais de piocher alors que c'est une montagne pour représenter quelque chose quand il va t'attaquer le prochain tour. Bref, les petits trucs qui font rarement le différence mais qui donne un profond sentiment de satisfaction quand tu gagnes la partie la dessus.


Les années pro-tour je vais pas trop m’attarder, c'est pas mal de sacrifice pour faire ce que j'aimais à l'époque sans vraiment savoir où ça allait mener. C'est aussi beaucoup de rencontre sympa avec des gens qui sont devenus des amis mais qui disparaissent et réapparaissaient au gré des tournois. Encore aujourd'hui je suis extrêmement empathique envers la communauté, apprendre la disparition de Gadiel m'avait fortement affecté, idem avec Sheldon ou quiconque que j'ai pu croiser à cette période de ma vie, c'est quelque chose que j'ai du mal à expliquer, la nostalgie je suppose.

J'avais aucune idée de ce que j'allais ou voulait faire de ma vie hormis jouer à Magic. Et puis un jour en 2007 je crois, après voir fumé un pétard j'ai eu une sorte de révélation, « Le jeu est là pour masquer le vide sentimentale et social dans lequel tu vies ». A partir de ce moment j'ai commencé à réévaluer les mauvaises raisons pour lesquels je jouais. A savoir, ne jamais devoir m'engager dans des projets à long terme, toujours avoir une excuse ou une bonne raison d'être occupé et surtout ne jamais devoir assumer socialement mon homosexualité et enterrer sous l'investissement nécessaire aux compétitions la douleur d'une déception amoureuse de la fin de mon adolescence. Tout cela couplé à la lassitude des voyages interminables avait diminué mon appétit pour Magic et comme mes résultats étaient plus basé sur le nombre d'heure que je jouais plutôt que sur un talent inné que certains joueurs peuvent avoir, il était temps de passer à autre chose.

Bref, après cette prise de conscience, Magic avait un petit goût salé, comme si sous les moments de joie, d'exaltation et de valorisation que le jeu avait pu m'apporter avait couté trop cher.

Aujourd'hui, je joue rarement à Magic, un cube par-ci par là ou quelques drafts pour cerner le format. Je garde quand même un œil ouvert et intéressé sur ce qu'il se passe et je suis souvent consterné par la direction que prennent les choses. Ceci dit, c'était probablement inévitable ayant placé le jeu sur un piédestal pendant aussi longtemps. Une chose par laquelle je n'ai jamais été déçu, c'est les gens que j'ai rencontré grâce à Magic, même ceux que j'aimais moins et ceux qui ne m'aimaient pas (j'ai pas toujours été facile) ont une place dans mon estime, un peu comme si on avait servis sous le même drapeau je suppose.
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Li Mahong
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Re: "Magic et moi"

Message par Li Mahong »

Swap a écrit : 02 janv. 2024, 19:58 A cette époque, je commence les petits tournois, les drafts et l'esprit semi compétitif qui les entoure. C'est une bouffé d'air frais. Les gens te jugeaient sur tes qualités de joueurs et non pas sur ton look ou tes résultats scolaire et même si on se foutait parfois d'un gars ou l'autre, l'esprit général était déjà très inclusif et les rivalités étaient plus basées sur la ville où tu vivais (ou ta langue maternelle) que sur la marque de tes fringues ou ton degré de marginalité. Car des gens qui sortaient de la norme, il y en avait pleins. Mais du moment que tu savaient drafter et faire le 8e tu étais bienvenu.
J'approuve complètement ce passage sur l'inclusivité et l'absence de jugement, si ce n'est sur le niveau de jeu ou des decks adverses à la limite.
Je me souviens m'être dit il y a des années que je trouvais ça génial de voir des gens aussi différents les uns des autres réunis autour d'un jeu aussi fédérateur.
De même que le fait que tu puisses tout à fait perdre contre Timéo, 12 ans, s'il sait pousser le carton, ou le fait que le handicap physique s'efface complètement lors d'une game.

Et ce sentiment d'appartenir à une communauté, de sorte que tu peux par exemple aller vers n'importe quelle personne présente sur un tournoi et l'aborder en la tutoyant sans que ça ne gêne qui que ce soit. Même dans le cadre sportif ce n'est pas toujours le cas. Ca rejoint un peu ce que tu as, je trouve, très bien exprimé avec l'histoire de "servir sous le même drapeau".
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Ngold
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Re: "Magic et moi"

Message par Ngold »

Sacré témoignage Swap.

Des joueurs qui jouaient à Magic pour combler un vide et qui ont tout arrêté du jour où ils ont rencontré une moitié j'en connais beaucoup. Cela étant si cela a pu offrir des bons moments en attendant...
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
MoTo
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Re: "Magic et moi"

Message par MoTo »

Alors je crois qu'on cherche tous à combler la vacuité de l'existence.
Je vais reprendre là où j'en étais avec une petite aparté là-dessus :

On a tous un besoin de reconnaissance. On est pour la plupart assez bien comblé dans les premiers degrés de la pyramide de Maslow (quand tu peux te permettre de jouer à Magic t'as rarement des problèmes pour manger ou avoir un toit, c'est un loisir de "riche" (par rapport à une grande partie de la planète)), donc on cherche à remplir les étages supérieurs, dont, évidemment, ce besoin de reconnaissance.

Et gagner, ça procure un boost de dopamine et augmente ce sentiment de reconnaissance. Et cette dopamine c'est une drogue. Plus tu gagnes, plus tu souhaites gagner. Et oui, à Bruxelles, le cercle des joueurs compétitifs basait sa reconnaissance sur la capacité à ne pas être une quiche à Mtg. (C'est sans doute pour ça qu'on se retrouve ici et pas sur le site bleu ou jaune et qu'on abhorre l'EDH).

Revenons à nos moutons :

Je suis qualifié à mon premier PT, les Worlds 2002 à Sydney. On fait de la merde (moi un peu moins que Swap et Peter parce que je ne joue pas de Crash of Rhinos mais U/G madness dans tous les formats - bloc, standard et extended).

En fait avant ces Worlds il y a les championnats d'Europe à Amsterdam. La veille on va drafter avec Swap et la team ADN puis on se dit on va boire un verre, donc on vide quelques shakers au Coaster, puis, fausse bonne idée, Laurenz me propose d'aller à une soirée mousse au Fuse, je suis déjà tellement défracté que je n'ai aucun souvenir de la soirée. Je rentre en bus de nuit et me fait agressé à 50 mètres de chez moi après être descendu du bus. Je ne me réveille pas à temps pour prendre le train qu'on devait prendre Swap et moi et heureusement les billets ne sont pas liés à un train en particulier donc on prendra un train l'après-midi plutôt que le matin. Je passerai tout l'Euro avec un œil au beurre noir, qui me vaudra de recevoir un print d'Arrogant Wurm offert par John Avon. Le premier jour c'est 7 rondes de drafts. Je 4-0 le premier draft et le 2e draft j'ai un deck solide je gagne mon premier match et je perds les 2 suivantes, d'abord contre Bram Snepvangers, qui me fait flipper direct en appelant l'arbitre juste avant qu'on commence notre match sans rien me dire de la raison, en fait il voulait juste demander si ses sleeves étaient correctes, puis la la dernière contre Sven Geertsen, un pro danois sur le déclin qui avaient vraiment mal drafté mais avait 2 4/4 volantes rares pour 4 dans son deck (un possesed Aven et je sais plus l'autre). Je finis à 5-2 le jour 1 et ces deux défaites me minent je fais de la merde sur la suite du tournoi.

Après ces worlds et Euro je suis motivé. Mes études se passent pas bien, je suis aussi fort impliqué dans e qu'on appelle en Belgique la "guindaille", la vie festive folklorique étudiante, et je consacre plus mon temps à Magic et à la fête qu'à étudier. Je me qualifie pour plusieurs Pro Tour en 2003 : Yokohama, Venise, Boston en team). Notamment sur un draft où je finis avec 2 Sparksmith et 2 timberwatch elfs et empêche Jean-Louis D'hondt de se requalifier. Mais bon, je ne suis pas assez bon, et pas intégré à une grosse team de test donc je ne fais jamaids rien sur ces PT. Je reprends de études plus ou moins sérieusement en 2004 et fais un bachelor en Information et Communication. C'est aussi à cette période que je commence à sortir avec ma copine (qui est toujours là aujourd'hui). Donc je joue un peu moins. Mais pas beaucoup moins. Je me qualifie encore pour quelques Pro Tour (Hollywood en 2008, les Worlds à Rome en 2009, Nagoya en 2011, etc). Fin 2011, je perds mon taf, un rein et me sépare (temporairement de ma femme). Ca ne va pas trop bien mais j'ai temps infini pour jouer à Magic. Je vais faire le GP Manchester en 2012 avec des potes (l'Outpost, magasin bruxellois - et gantois, et anversois - organise à l'époque des Outpost Bus où ils louent un bus de 50 personnes et 50 places en hôtel pour amener tous ceux qui le souhaitent au GP) et suis invaincu à 9-0 jour 1 en scellé. Mon pool était bon, mais pas exceptionnel (le format est innistrad-Dark Ascescion). Jour 2 je draft bien et gagne ma première table. Draft 2 j'ai besoin juste d'un draw pour le top 8. Je joue contre un italien, Ciro Bonaventura et le match est très tendu. La règles des trigger venait d'être modifiée. On avait introduit le concept de Lapsing trigger et de Detrimental trigger et suivant les cas il fallait ou ne fallait pas rappeler les trigger à ton adversaire. On s'embrouille à fond là dessus pendant la partie. On a tous les deux l'impression que l'autre veut nous roucouler, et résultat, draw non-intentionnel. Ca y est, je suis top 8. J'ID les deux dernières rondes, contre un Danois puis contre Marijn Lybaert. Le top 8 est cross-paired, je sais que je vais jouer contre Marijn. Malheuresement à l'époque, seul le top 4 du GP se qualifie pour le PT suivant. Je dois donc battre mon compatriote pour me qualifier. Il ouvre un Garruk Relentless (les double face sont révélées), ça ne va pas être facile. Je draft un bon deck Rouge-vert Loup-Garous et choisis de main deck un Bramblecrush pour détruire son Garruk. Ce sera payant et je gagnes mon quart et suis qualifié pour Seattle. Je bats ensuite Lars, le gars conte qui j'ai draw ronde 14 et me retrouve en finale face à Mario Pascali, un pro italien. C'est un 1-1 et à la 3 je fais un play pour le mettre à 2 mais je n'ai presque plus de board et plus moyen d'attaquer pour le tuer. Je topdeck Blazing Torch, équipe une bête, et je shock mon adversaire. Il est dégouté c'est le seul blast de mon deck mais voilà, je suis le premier Belge à remporter un Grand Prix!!!

La suite plus tard...
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Majax
Lorenzo Lamas
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Re: "Magic et moi"

Message par Majax »

Merci à vous pour vos témoignages et continuez j'adore vous lire :)
Chattard
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Re: "Magic et moi"

Message par Chattard »

Merci à tous, c'est très chouette à lire, et ça m'a poussé à revisiter cette période tout en l'analysant avec un prisme de vieux con plus adulte.

Chapitre 1 : 2000/2003 - un gros chinois, des flametongue et des bananes

J'aurais pu commencer magic plus tôt : au collège, je vois quelques camarades y jouer ; en seconde, pendant les pauses @Skam y joue aussi avec un autre camarade, mais cela ne me tente guère sur le moment.

Un soir de novembre 2000, en première, je suis invité chez skam (le gros chinois, donc) et ma mère me demande ce que je pourrais apporter en cadeau. Je prends un booster Invasion que Skam ouvre avidement, chattant un crosis foil, ce qui lui fait s'exclamer "bim, 60 boules". Il passe la soirée à m'apprendre les bases, et c'est vrai qu'il a l'air bien, ce jeu.

Je l'accompagne quelques semaines plus tard dans le saint des saints : ostelen, où je joue mon premier draft. Je me fais logiquement éclater (dont la toute première ronde par un certain Gabriel N., un mickey), mais le virus est inoculé : je n'ai pas encore 15 ans (mais l'air d'en avoir 10), je ne suis pas sportif pour un sou mais ai l'esprit compétitif, et ce type d'environnement me correspond parfaitement.

Avec skam, en semaine, on file à l'oeuf cube (à une station de métro du lycée) dès que possible pour faire des trade et gagner de quoi payer le draft le week-end suivant (comme tout le monde @arni alo, vous n'avez pas le monopole de la galère, Monsieur !!), sauf quand il s'agit de se faire bananer par l'inénarrable Gerard pour récupérer la carte manquante pour le tournoi construit.

J'enchaîne les petits tournois, les premières déceptions et surtout les premières satisfactions des victoires, dont gagner un PC en bourrant Amiel en finale en jouant mon deck Fires comme un chien (ce qui est un challenge en soi). Je gagne un pseudo liés à un nombre statistiquement improbable de topdecks de flametongues.

J'y trouve également un environnement socialement bienveillant (on a dit beaucoup de choses sur ostelen, la bienveillance peut paraître paradoxale, mais si ça se fait pas de cadeau dans les rondes et que cela peut apparaître hostile au premier abord, ça se fait pas de cadeau pendant les rondes mais on y gagne le respect et l'amitié comme dans un shonen): je suis hyper timide, type "petit élève modèle" et cela me sort de mon quotidien : il y'a quelque chose à attendre, toujours un nouvel objectif, et des ambitions à avoir. C'est grisant.

Je fais aussi et surtout de super rencontres (mes potes de magic deviennent aussi mes potes avec lesquels je vais en soirée et prends mes premières cuites), découvre mtgfrance, je progresse et aspire à progresser encore et continue à jouer beaucoup trop en dépit de mon passage en classe prépa (je serais sans doute ingénieur aujourd'hui si j'avais moins joué à magic et été plus assidu en cours). Mais je joue encore assez peu en dehors d'Ostelen (à 2-3 QT/GP près).

To be continued
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jwinter
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Re: "Magic et moi"

Message par jwinter »

je découvre magic dans la cour de récré, où un camarade de classe, Guillaume K me parle de ce jeu qu'il a vu à la télé chez Vandel ou Bonaldi, on doit être en 95. On passe 3 fois par semaine au bureau de tabac demander s'ils en ont, je pense que le patron (qui ressemblait à Philipe Gildas quand j'y pense) en a vite eu marre de nos geules, mais bon, j'achetai des Strange.

1 an plus tard, probablement traîné à Colmar on passe à un joué club et je vois le Graal, le starter 2 joueurs https://www.cardmarket.com/fr/Magic/Exp ... -Debutants. A moi les farfadet de la scrutaie et la bête mécanique. Juste à moi, car j'ai personne avec qui jouer, mais au moins je gagne tout le temps. Passent quelques années, en 1e j'ai des joueurs avec qui enfin jouer, Pierre et Charlet. Grosse période pour Magic, on va claquer 20 francs de temps en temps sur des booster némésis et surtout Prophecy, avec une carte dont je deviens fan, commander 20 ans avant, Mageta le Lion. Dans le même temps je traîne sur le net et je tombe sur une room caramail magic où un certain suisse intitulé Vodak me parle d'apprentice, et on commence à jouer régulièrement, où je me fais allègrement bourrer, n'intégrant pas trop les concepts de base. Epoque où je débarque sur Ankou, puis mtgfrance, et surtout irc, où va se nouer l'essentiel de mon attrait à magic à l'époque : les potes.

J'ai pas de souvenir très fou de l'epoque tshaw/kipik, mais je devais avoir la moitié de leur âge, mais je deviens très vite très potes avec moultes personnes comme Picard, Briac ou jaybee.
Je vais sur mon premier france principalement encontrer le chan irc, je suis toujours nul, je vais au gp reims, je suis tjrs nul, je rencontre davidv en lui mentant pour pas être dq parce ue j'ai oublié de desider, et le dimanche je passe mon test d'arbitre car je m'ennuie en attendant le seul mulhousien moins nul qui a fait day2 pour rentrer.
Je me retrouve petit à petit dans l'arbitrage, via les picard et jaybee sus-nommé, avec mon Hanno'nym pour qu je me sente pas trop jeune. Petit à petit et ma grande geule aidant, je monte les différents échelons en profitant du desert dans l'est, pour amener aux divers gp, france, pro tours, worlds, etc. U job étudiant mais qui permettait de voyager plutôt que faire des burger. Je comprend vite que je ne sais jouer à ce jeu que si je geek absolument un format, et le fait d'avoir été confronté, jeu et arbitralement, à des gens bien plus compétens que moi, aura beaucoup aidé à developper mon humilité (qui arrive en jeu sur replenish avec opalescence et pandemonium, evidemment)

En parallèle, de nombreuses amitiés se forment, arni, klb, TruFFe, chattard, ezay et autres jeunes idiots que nous fûmes. De beaux moments. Et je ne compte pas le fait d'avoir une communauté qui permet de squatter partout, surtout dans l'appart de bolt.

Je me retrouve "manager" des arbitres français en raison de conneries de politiques interne, qui auront ma perte 1 an plus tard, ça tombe bien, je me barre en hollande, premier break qui durera qques années.

Je retourne sur des BoM où je me retrouve scorekeeper, puis ils organisent des GP, et d'autres orgas me contactent, ça tombe bien, je cherche du taf et la paie c'est un + que 1 boite. Arrive 2020 j'ai bossé dans 2 boutiques entre temps tout en ayant magic comme principale source de revenus, et le covid met un stop à tout ça. ayant un job je laisse ma place à ceux n'ayant plus aucune source de revenu, comme suggéré par les differents to pour postuler aux differents events online. comme prévu je suis ensuite "sans assez d'expérience", ce qui m'amenera à ne plus retourner sur des events (hors playin parc que c'est les copains)

Aujourd'hui, à 2 exceptions prêt, tous mes potes sont liés soit à ma terminale, soit à Magic directement ou indrectement. J'y ai rencontré des amis que j'aurai à vie, développé des skills improbables et appris un vrai esprit critique, que ce soit sur soi meme ou dans un jeu. Et si vous pensez que je vous aime bien vous avez probablement raison, sauf un.

Et au final j'ai revu Guillaume K à un mariage y a 2 ans, il a aucun souvenir de magic ce con.
Dernière modification par jwinter le 05 janv. 2024, 02:45, modifié 1 fois.
LE Beun
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Re: "Magic et moi"

Message par LE Beun »

jwinter a écrit : 04 janv. 2024, 20:32, aura beaucoup aidé à developper mon humilité (qui arrive en jeu sur replenish avec opalescence et pandemonium, evidemment)
C’était déjà une jolie phrase, mais en plus t’as réussi à placer « aura » dedans. Chapeau l’artiste ! :)
mon projet perso = https://thegarfieldcube.wordpress.com/
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pax
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Re: "Magic et moi"

Message par pax »

Bon, je m'y colle.J'ai commencé Magic en 94 avec la 3ème édition à bord noir. C'est un pote qui a ramené ça avant une partie de D&D et au début, on jouait en attendant les retardataires. Après, doigt dans l'engrenage, la prostitution et la vente de drogue pour s'acheter des cartes parce que oui, Magic, ça coûte un rein au départ. 
En 99, on crée l'assoc Mindtrick à Toulouse pour améliorer l'organisation du jeu dans la région. j'en serai le président de 2001 à 2012 avec un break d'une année où ma fonction me permettra de me faire copieusement insulter sur le Forum de MTGFrance :mrgreen: . On organisera des APs à plus de 200 joueurs (Planar Chaos), c'était cool. C'était la glorieuse époque de la FFMTG (no comment) et puis Wizards a voulu redonner la main aux boutiques pour l'orga des tournois et fini les grosses APs sympas. J'avoue qu'organiser des tournois à 32 joueurs, c'est un peu ça qui m'a fait lâcher, j'avais pas la motivation.
Côté perso, je me suis qualifié au France en 2000 où j'ai réussi à perdre contre Bye, mon plus grand exploit et en 2001 à Avignon qui reste mon meilleur souvenir de jeu. La même année je perds en finale d'un PTQ qui aurait pu m'envoyer à Kobé  #-o . Quelques GP où je me suis bien marré. Ensuite, naissance de mon fils et là Magic en a pris un grand coup côté perf perso. Les années suivantes, je me suis surtout consacré sur l'orga et à faire juste les APs. En 2012, je largue l'orga où je filerai plus qu'un coup de main occasionnel et je fais plus que de l'EDH qui deviendra le Commander plus tard et les APs, mais je n'ai jamais fait de break. Je monte le club Magic à Airbus où on jouera uniquement Commander jusqu'à son explosion pour cause de Covid et pas la motivation de repartir après.
Là, depuis deux ans, maintenant que les enfants sont autonomes, traduire, on les voit plus qu'aux repas :mrgreen: , j'essaie de m'y remettre sérieusement en me concentrant sur le Commander qui reste le format le plus intéressant pour un vieux comme moi en rinçant le plus de jeu possible sur Switch et PC. Et je continue à poster sur MTGVerse, où je me fais plus insulter, y a des traditions qui se perdent :mrgreen: .
Si tu penses que la violence n'est pas la solution à tout, c'est que tu n'est pas encore assez violent.
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Majax
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Re: "Magic et moi"

Message par Majax »

Merci pour ton témoignage

Connard!

C'était pour la tradition vu que tu as l'air d'y tenir :pompon:
remfortz
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Re: "Magic et moi"

Message par remfortz »

2002 : Des casques à permanente cassés

Magic est rentré dans la cour de l'école à l'hiver 2001-2002. A l'époque, j'ai 11 ans et je suis en CM2 dans une école privée qui regroupe la petite bourgeoisie de la ville d'Argentan. J'ai 18 de moyenne et je suis éternel second de la classe derrière la cadette Ardisson. Chaque soir ma grand-mère vient me chercher, me gave de sandwiches au camembert, je fais un peu de devoir puis je regarde Disney Channel jusqu'à ce que ma mère vienne me chercher.

Je ne sais plus exactement comment mais je me retrouve avec un jeu blanc-vert avec une joueuse de flute, des accélérateurs, des thons et probablement plein de cartes rien à voir. Je joue avec de temps en temps dans la cour, mais le foot, l'épervier et les billes sont bien plus importants. Magic garde cette place périphérique jusqu'à ce que je passe en 6eme.

Le groupe scolaire Jeanne d'Arc fait primaire collège lycée donc je reste à l'école dans le même lieu, avec globalement les même copains. Ma mère est coiffeuse, elle a monté son affaire dans une petite communes de 400 âmes aux alentours et ça a bien marché, elle l'a revendu et vient d'acheter un salon plus important à Argentan. Maintenant, après l'école, j'irai la rejoindre à pied à son salon à quelques minutes et on partira ensemble une fois la fermeture.

Dans les faits, ça veut dire l'attendre dans une arrière salle remplie de casques à permanente cassés et de bouteilles de shampoing. En sachant qu'il y a cette perspective nulle, je traîne de plus en plus des pieds après l'école, jusqu'à trouver par hasard la boutique de jeux vidéos de la ville et qui vend aussi des magics. Beaucoup de silhouettes de l'école y sont. Le vendeur est un ancien éducateur, il y a un plus grand qui a plein de cartes et qui bat tout le monde, et il y a une petite dizaine de mômes.

Je vais à Difintel tous les soirs, tous les samedis, je découvre le Lotus Noir, les proxy, mes cahiers d'école se noircissent de decklist. Le plus grand s'appelle Kevin et il a un ordinateur chez lui. Mes notes à l'école s'effondrent, j'ai 6 de moyenne sur le premier trimestre. Le collège convainc mes parents que j'intègre l'internat. C'est une bonne idée, ça va redonner de la structure au petit, sauf que maintenant le ver est dans le fruit, et leur monde m'ennuie.
remfortz
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Re: "Magic et moi"

Message par remfortz »

2002 - 2004 : La Ligne Paris-Granville

Je ne sais trop par quel miracle, je passe en 5eme. Je change d'école une première fois dans un internat où ça se passe très mal puis je rechange encore une fois d'école pendant les vacances de la toussaint pour un collège plus proche. Dans aucun de ces collèges les gens jouent à Magic, et c'est plus difficile d'aller à Difintel maintenant. J'y vais de temps en temps le week-end. Un samedi de l'hiver 2002, ils ne parlaient que du Grand Prix Reims. Ils avaient monté une caisse pour y aller la semaine d'avant et une ligne très clair se trace entre ceux qui y étaient et ceux qui n'y étaient pas.

Au delà de l'envie de faire des tournois, c'est surtout de ne pas être dans cette sociabilité qui me donne de suite un ardant désire de compétition. A peine quelques mois plus tard, Difintel ferme. C'est la seule boutique de la ville et le vendeur, Fred, quitte Argentan et retourne à l'Aigle, d'où il est originaire. Assez rapidement, il monte une boutique de jeux vidéos et de magic à l'Aigle. Cette fois-ci, c'est sa boite à lui, ça s'appelle Adrenaline.

Avec les Argentanais, on monte une caisse pour aller voir sa boutique un samedi. On part tôt le matin, on y reste toute la journée puis on rentre le soir. L'Aigle a une communauté magic bien plus développée qu'Argentan, ils ont des associations qui organisent des tournois, des joueurs qui se déplacent aux 4 coins du département pour jouer. C'est une toute autre ampleur et Adrenaline est vite devenu le nouveau QG de cette communauté bouillonnante.

Dans la caisse de retour, j'essaye de motiver les argentais d'y retourner le samedi suivant. Ca ne motive pas les foules, ils étaient content d'aller voir Fred mais ils ne vont pas décemment se tapper 150km tous les samedis pour aller jouer aux cartes. Ma chance, c'est qu'il y a une ligne de train qui va d'Argentan à l'Aigle. Mes parents acceptent que je prenne le train tout seul - et de financer tous ces billets de train - et je vais à Adrenaline tous les week-end.

Je rentre peu à peu dans ces groupes de joueurs et je comprends qu'il y a trois villes dont les associations organisent un tournoi chaque mois et ils essayent de ne pas les faire en même temps, ce qui fait qu'il y a grosso modo un tournoi par week-end. Ce sont des tournois locaux à 50-60 joueurs entre Le Mans / L'Aigle et Nogent le Rotrou. Je fais des pieds et des mains pour les jouer, ce qui implique souvent de convaincre ceux qui ont une voiture d'y aller. Le niveau est beaucoup plus haut que le mien, les gens commencent à avoir une certaine relation aux formats, aux metagames, ça commence à parler de match-up. Je me fais défoncer.

Les formats ne sont pas toujours les même, des fois c'est du bloc, des fois du standard, des fois de l'extended. Je n'ai pas du tout les cartes pour jouer tous ces formats et c'est comme ça que j'apprends à empreinter des cartes. Je joue souvent les jeux que les gens n'ont pas voulu jouer, ce qui est une très bonne école parce que me passe entre les mains tout un tas de stratégies diverses. Tous mes week-end ont désormais le même schéma, le samedi je vais à Adrenaline et le dimanche je vais en tournoi. En parallèle, mes résultats scolaires continuent d'être catastrophique et mes cahiers d'être remplis de decklist. Je ne sais pas trop par quel miracle, je passe en 4eme.

A force de jouer ces tournois, j'accroche un jour un top8. Puis un autre et un autre, puis je gagne le tournoi, puis un autre, puis un autre. Ces tournois locaux me font passer le cap de savoir pousser les cartes et à la fin d'un tournoi que j'avais gagné, les organisateurs et d'autres joueurs parlent d'un PTQ qui a lieu à Paris au théâtre au fil de l'eau en bloc mirrodin la semaine d'après. J'ai assez peu joué ce format mais je pousse au max pour monter une caisse pour y aller. Il n'y a qu'une seule tête brulée qui finalement aura envie d'aller à ce QT, et ça tombe bien, il a une voiture.
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Ngold
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Re: "Magic et moi"

Message par Ngold »

Chattard a écrit : 03 janv. 2024, 17:07 J'y trouve également un environnement socialement bienveillant (on a dit beaucoup de choses sur ostelen, la bienveillance peut paraître paradoxale, mais si ça se fait pas de cadeau dans les rondes et que cela peut apparaître hostile au premier abord, ça se fait pas de cadeau pendant les rondes mais on y gagne le respect et l'amitié comme dans un shonen)
Mais tellement

ça raconte beaucoup de trucs sur Ostelen, notamment sur la gruge, mais c'était surtout LE lieu où progresser. Si tu passais souvent et que t'étais prêt à apprendre à la dure, beaucoup étaient accueillants et prêts à former des nouveaux.

C'est d'ailleurs là que Thomas Shaw nous a filé la liste du mono rouge ultra optimisé de la Lotus Team qui m'a permis de faire le PT NYC 1999. Je me souviendrais toujours d'à quel point il était content pour moi et légitimement fier d'avoir contribué à cette qualification.
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
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Mazz
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Re: "Magic et moi"

Message par Mazz »

Je reprends où j'en étais, c'est-à-dire fin 1996 début 1997. Je viens de jouer mon premier tournoi à la ludothèque de Boulogne qui est à l'époque le lieu incontournable des tournois parisiens. L'expérience m'a vraiment plu mais à l'époque j'habite en lointaine banlieue parisienne et je n'ai pas encore l'âge pour passer le permis. Quant au RER E il est en construction :)

Avec des joueurs plus âges disposant d'une caisse on continue néanmoins de venir jouer à la ludo, les tournois en troll à deux têtes figurent d'ailleurs parmi mes meilleurs souvenirs toutes époques confondues. Bien entendu notre stratégie consistant à booster un Birds avec des Blood Lust présente assez rapidement ses propres limites mais c'est surtout l'occasion de côtoyer des joueurs qui évoluent plusieurs divisions au-dessus de nous. Je me souviens notamment de la paire Canu/Vinh qui jouait double Counterpost et qui s'étaient sobrement appelés la Token Team. Un massacre :)
L'ambiance est dans tous les cas vraiment sympa, il faut dire qu'il n'y a pas d'enjeu à proprement parler sinon gagner des boosters à la fin de la journée et ça nous permet de voir en action des joueurs réellement compétitifs.

En dehors des tournois de la ludothèque il reste Jussieu qui est LE rendez-vous obligé pour la plupart des joueurs à une époque ou Internet reste un concept confidentiel. Je compte plus les samedis après-midi passés à écumer la place puis aller se réfugier dans le bar d'en face dès que le temps était merdique et des joueurs dans un bar ont tendance à pousser le carton ce qui permet de lier connaissance avec un certain nombre de personnes. Je crois que c'est à cette occasion que je vais croiser des gars comme Nassif et beaucoup d'autres que l'histoire ne retiendra pas.

Comme on peut le constater tout ça est bien sympa mais devoir raquer 10 balles pour un coca toutes les heures n'est pas vraiment à portée de nos bourses de lycéens/étudiants. C'est à peu près à cette époque que va se produire un évènement qui va tous nous affecter. Un Game Center vient d'ouvrir dans le 11è arrondissement et on nous fait comprendre qu'on peut venir y jouer toute la journée si ça nous chante et sans pousser à la consommation. L'incrédulité cède place à la stupéfaction et nous voilà tous embarqués pour rallier Jussieu à l'avenue Jean Aicard afin de découvrir Ostelen qui deviendra ce que l'on sait.

To be continued...
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Li Mahong
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Re: "Magic et moi"

Message par Li Mahong »

Je suis tellement frustré de ne pas avoir connu Ostelen...
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marneus
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Re: "Magic et moi"

Message par marneus »

Déjà je tiens à dire que @Mr. Grand n'a pas poursuivi son histoire et je me sens comme un MTGVERSIEN lambda qui attend la prochaine storyline de Nokiou depuis 6 ans.

Ensuite mon histoire avec Magic commence très jeune pour moi : mon cousin, kavrupif se retrouve à vivre chez mes parents quand j'ai 6-7 ans et deviens donc un peu comme mon grand frère.

Il a débarqué avec ses cartes magics et elles ont l'air incroyables, j'suis captivé par les dessins. Bon je comprends pas trop pourquoi il gribouille dessus en permanence (proxy) mais qu'importe.

S'en suit une longue histoire d'enfant à base de je me fais acheter des préconstruits et des boosters, je crois que la première édition que j'achète c'est Mercadian Masque, j'ai quelques vagues souvenirs de Tourment aussi.
Mais là où vraiment je commence à devenir accro à magic c'est à partir de la 7ème édition et du bloc carnage.
Avec la 7ème édition, ils ont sorti un jeu vidéo sur pc qui m'a permis d'apprendre les règles de bases du jeu, et de casser le cul du puissant vizzerdrix avec l'élémental d'épine.
On m'a appris la célérité avec l'élémental d'éclair, et je trouve cette carte fabuleuse.

C'est plus ou moins à cette époque qu'on a internet et je découvre le site bleu.

Sur le site bleu je vais découvrir deux choses :
Un classement bien pratique des collections par édition et bloc qui va me permettre d'aller lire chaque carte magic une à une
La section storyline et je découvre que chaque bloc a une histoire et que je peux reconstituer cette histoire avec les cartes !
J'ai ouvert Akroma foil dans un booster légion. Il me faut donc dorénavant absolument Phage l'Intouchable.
Puis Kamalh, et les 5 légendaires gladiateurs de Carnage etc etc. En creusant je m'aperçois que tout est lié au Mirrari et j'entre donc en possession de la carte. Problème : dans ma collectionnite aigue de légendaires pour mickey, j'essaye quand même de lire des cartes et de me représenter ce qu'elles font dans le jeu. Mirrari ça me parle de pile de copier des spells, je pige pas un broc de ce que la carte veut accomplir.

Puis sors mirrodin et je vais suivre l'histoire de glissa et être l'heureux détenteur des trois cartes équipements de Kaldra.

Entre temps, mon cousin m'a enfin appris à jouer et m'a fait un deck gobelin rouge aggro. Dans la cours de l'école, j'ai deux copains qui jouent aussi aux cartes magiques, sauf qu'ils en sont à chercher à caster des Krosan Cloudscraper pendant que mes gobs leur déboitent le crâne.
Au passage, il l'a probablement pas fait exprès, mais la moitié du deck est FR l'autre EN, ce qui fait que je vais avoir le reflexe d'aller traduire mes cartes en allant lire la version FR et mémoriser les termes anglais récurrents tel que "target" etc.
Au final je m'aperçois que lire des cartes en anglais c'est pas très dur et je commence à aller trainer sur sites anglophones.

Puis je rentre au collège, kamigawa sort. La storyline me passionne et en même temps c'est normal le set est full legendaire et y a toujours un truc à lire sur les internets dessus.
Sauf qu'au collège, le premier jour je fais la connaissance de trois joyeux lurons qui jouent aussi à magic.
Le problème c'est que leur père tâte du carton un peu et que leur deck sont biens mieux branlés que mon ptit deck gobelin : Je sais plus exactement quel est le contenu de leur deck, je sais juste qu'ils jouent Morphelin, des contresorts et wrath of god (celle de la 7ème édition de Kev Walker, à jamais dans mes veines) et qu'ils jurent que c'est la meilleure créature de magic.

Du coup avec la bande de joyeux drilles, on commence à prospecter les boutiques alentours : La Crypte du Jeu et le Labyrinthe.
Commence les premières sessions de draft, la découverte d'un metagame, traîné sur les forums, jouer sur cockatrice (ouais, je trainais sur le site bleu pour rappel, c'était noobland)
[quote=Kobold post_id=78401 time=1680725785 user_id=112]
Marneus il est très très relou il est dur à manipuler et il est précis.
[/quote]
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Ngold
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Re: "Magic et moi"

Message par Ngold »

Li Mahong a écrit : 09 janv. 2024, 13:37 Je suis tellement frustré de ne pas avoir connu Ostelen...
Ce qui est marrant, c'est qu'à ma connaissance, le magasin n'a pas été ouvert si longtemps que cela : 5 ou 6 ans tout au plus entre fin 1997 et 2002 de mémoire, et que tout le monde n'a pas fréquenté le lieu pile à son ouverture.

Pourtant, c'est une période qui a marqué son public, y compris les convertis tardifs.

Les raisons de la fermeture n'ont surpris personne en revanche. La plus surprenante vu d'aujourd'hui est que le quartier craignait vraiment et qu'il y avait des problèmes réguliers de vols/rackets de PC, seule activité rentable de cette immense boutique où il fallait minimum 2-3 vendeurs en permanence. Surprenant car aujourd'hui, l'avenue Jean Aicard est un quartier mega hipster de Paris et feu le local d'Ostelen est un bar hype de bières artisanales : celle que j'y ai bu avait forcément un goût amer.

Après forcément, quand t'autorises le deal de cartes sur place à des prix moins chers que la boutique, l'organisation de draft clandestins par quiconque arrive avec une boite de boosters ou le squat de magiciens qui ne dépensent rien de la journée, l'activité ne risquait pas d'être rentable. Mais chacun de ceux qui ont fréquenté l'endroit se sont créés de bons souvenirs.

ça a fait bizarre après la génération suivant de petites boutiques...
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
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Re: "Magic et moi"

Message par Mazz »

Ngold a écrit : 09 janv. 2024, 18:47
Li Mahong a écrit : 09 janv. 2024, 13:37 Je suis tellement frustré de ne pas avoir connu Ostelen...
Ce qui est marrant, c'est qu'à ma connaissance, le magasin n'a pas été ouvert si longtemps que cela : 5 ou 6 ans tout au plus entre fin 1997 et 2002 de mémoire, et que tout le monde n'a pas fréquenté le lieu pile à son ouverture.

Pourtant, c'est une période qui a marqué son public, y compris les convertis tardifs.

Les raisons de la fermeture n'ont surpris personne en revanche. La plus surprenante vu d'aujourd'hui est que le quartier craignait vraiment et qu'il y avait des problèmes réguliers de vols/rackets de PC, seule activité rentable de cette immense boutique où il fallait minimum 2-3 vendeurs en permanence. Surprenant car aujourd'hui, l'avenue Jean Aicard est un quartier mega hipster de Paris et feu le local d'Ostelen est un bar hype de bières artisanales : celle que j'y ai bu avait forcément un goût amer.

Après forcément, quand t'autorises le deal de cartes sur place à des prix moins chers que la boutique, l'organisation de draft clandestins par quiconque arrive avec une boite de boosters ou le squat de magiciens qui ne dépensent rien de la journée, l'activité ne risquait pas d'être rentable. Mais chacun de ceux qui ont fréquenté l'endroit se sont créés de bons souvenirs.

ça a fait bizarre après la génération suivant de petites boutiques...
Ne spoile pas ce que je suis en train d'écrire :) D'ailleurs pour info le local a été détruit et un immeuble est en cours de construction actuellement.
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jwinter
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Re: "Magic et moi"

Message par jwinter »

marneus a écrit : 09 janv. 2024, 14:58

Ensuite mon histoire avec Magic commence très jeune pour moi : mon cousin, kavrupif se retrouve à vivre chez mes parents quand j'ai 6-7 ans et deviens donc un peu comme mon grand frère.

comment ça t'es le cousin de kavru et je le sais pas ????
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Mazz
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Re: "Magic et moi"

Message par Mazz »

On va commencer par montrer à quoi tout ça pouvait bien ressembler pour ceux qui n'ont pas connu cette époque (amusez-vous à retrouver @Ngold ):

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48358906_10155627622406933_4476485305557319680_n.jpg (358.51 Kio) Consulté 410 fois
Je pense que c'était un ancien garage réaménagé, on a pas l'ensemble de la salle sur la photo mais le flyer indiquait 200 personnes et ce sera vérifié à de nombreuses reprises.

J'ai pu retrouver un planning mensuel type grace à Wayback Machine, en gros ça donnait ça :

planning.png
planning.png (57.35 Kio) Consulté 410 fois
Le bloc Tempest vient de sortir lorsque la salle ouvre en 1997 et chatte pour moi j'ai déménagé en proche banlieue parisienne. On trouve tout de suite concept de Game Center ultime et ce lieu va rapidement devenir la seconde maison d'un certain nombre d'entre nous. Il y a tellement de choses à dire que je sais même pas par où commencer.

La première chose à savoir c'est que jusqu'à l'ouverture d'Ostelen les joueurs parisiens étaient dispersés un peu partout dans la région sans véritable point d'ancrage et l'arrivée de cette salle a tout changé en permettant une émulation entre les joueurs qui était quasi impossible auparavant. Ensuite je sais bien que l'endroit a été pas mal critiqué et pouvait présenter un aspect rebutant pour les gens de passage mais je rejoins complètement @Ngold , je n'ai jamais autant progressé qu'à cette période.
A l'époque on va découvrir toute la partie "Type III" du jeu, le format était quasiment inconnu et les seuls tournois que j'avais pu faire jusqu là étaient tous en Type II qui était le format roi. Il y a des tournois TOUT LE TEMPS, je sais pas combien de drafts ont pu être déclarés par Ostelen mais ça doit être un chiffre hallucinant. Évidemment au début on se fait méchamment dérouler mais petit à petit en côtoyant des types bien plus forts on a très rapidement progressé. Petit à petit la salle va se mettre à proposer des tournois avec des lots plutôt frais comme un Black Lotus qu'ils rachetaient 1500 francs cash et des QT qui attirent du beau monde. En moins d'un an la salle est devenu le lieu incontournable pour les joueurs parisiens et elle le restera jusqu'à sa fermeture.

Juste pour donner une idée du niveau de l'époque, j'ai retrouvé un classement interne à la boutique datant de janvier 2001 en standard (le sixième est vraiment très fort) :

Capture d'écran 2024-01-09 211914.png
Capture d'écran 2024-01-09 211914.png (125.15 Kio) Consulté 410 fois
Et en limité (je suis 50ème, personne n'est parfait) :
limite.png
limite.png (129.25 Kio) Consulté 410 fois
Un niveau plutôt relevé donc, c'est là qu'on voit qu'Ostelen a fourni un bon contingent de pros français. Parmi la pelletée de souvenirs rattachés à Ostelen je me souviens notamment des AP nocturnes qui avaient lieu avec 200 peons jouant toute la nuit sans voir le temps passer et c'était juste incroyable. Il n'y avait absolument aucun enjeu en plus donc on venait vraiment pour kiffer et c'est vraiment un truc qui m'a marqué.

Figure également en bonne position les CR qu'ils ont organisé à partir de 1999 et pour une première tentative c'était plutôt réussi parce que j'ai réussi à faire Top 8 avec Mono Red. Je me ferai sortir en demi par le futur vainqueur du tournoi qui jouait Necro et le matin même Nassif lui avait recommandé d'ajouter des Corpse Dance en side ce qui m'a bien défoncé. J'aurais tellement voulu gagner pour défier le boss final de l'époque qui s'appelait Eric Vinh :(

Mais bon c'est pas bien grave parce que l'essentiel est assuré et je vais pouvoir participer à mon premier France !
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Kaptain
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Re: "Magic et moi"

Message par Kaptain »

Ah ah, de ma Province, y a une paire de noms de ces listes qu'on associait au qualificatif fleuri de "connard". :mrgreen:
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Turkish
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Re: "Magic et moi"

Message par Turkish »

belle table de draft quand même même avec kobold
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smc
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Re: "Magic et moi"

Message par smc »

Kaptain a écrit : 10 janv. 2024, 01:41 Ah ah, de ma Province, y a une paire de noms de ces listes qu'on associait au qualificatif fleuri de "connard". :mrgreen:
Tous non ?
C'est parce que "yaourt" est proche de "Madagascar" dans l'inconscient. Or à Madagascar il y a des lémuriens et de la vanille.
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Kaptain
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Re: "Magic et moi"

Message par Kaptain »

Je ne peux pas le prétendre, n'en ayant connu qu'une minorité.
Et certains étant actuellement très sympathique, je leur laisse le bénéfice du doute concernant leur comportement de jeunesse. :mrgreen: