Traumatismes de lecture collège/lycée
Traumatismes de lecture collège/lycée
Suite à une discussion sur le Discord, je crée ce topic pour que chacun puisse parler de son ressenti vis-à-vis des lectures scolaires de l'enseignement secondaire
C'est parce que "yaourt" est proche de "Madagascar" dans l'inconscient. Or à Madagascar il y a des lémuriens et de la vanille.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
"Une vie" de Maupassant, pourquoi ? C'est tellement chiant. Qui s'est dit que c'était une bonne idée d'infliger ça à des lycéens ?
Je ne suis pas arrivé au bout de "Paul et Virginie" et de "Les Rêveries du promeneur solitaire" alors que pourtant j'aimais lire, j'étais sérieux et je ne demandais qu'à découvrir des œuvres intéressantes.
Je ne suis pas arrivé au bout de "Paul et Virginie" et de "Les Rêveries du promeneur solitaire" alors que pourtant j'aimais lire, j'étais sérieux et je ne demandais qu'à découvrir des œuvres intéressantes.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Alors mon cas semble assez différent de ce que j'ai pu lire sur le Discord. J'ai l'impression d'être plutôt passé entre les gouttes des trucs traumatisants mais il faut dire que je n'ai jamais eu à étudier aucun ouvrage de Hugo ni de Zola.
Au collège, j'ai souvenir d'avoir étudié pas mal de pièces de Molière (L'Avare, le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui...) et des nouvelles / romans courts plutôt abordables et qui m'ont plu. Je pense à La Cicatrice de Loweri, La Vénus d'Ille de Mérimée ou encore la Face de Maître Pathelin.
Je garde toutefois 2 traumatismes de la classe de 3e. Le premier, c'est Andromaque (Racine). Tout en alexandrins, je pense que c'est hors de portée d'un gamin de 13 ans et je n'en ai vraiment rien retenu car je n'ai rien compris à l'époque. L'autre traumatisme c'est lors de la distribution de fiches de lecture : la prof arrive à Lorenzaccio (Musset) et dit "oh c'est trop compliqué pour les 3e ça, ça ne devrait pas être dans la liste. Bon, on va quand même le donner à Alexis". J'ai passé mes vacances dessus, c'était imbitable, et j'ai eu un misérable 11/20 à ma fiche de lecture, associé à un "encore un travail fait en 5 minutes".
Pour mes lectures perso, je me souviens bien avoir lu à l'époque Werber, Pennac...
Au lycée, en seconde, nous avons eu une horrible démonstration de pédagogie stupide. Le prof nous demande d'acheter et de lire Le Rouge et le Noir (Stendhal). Deux jours plus tard, il nous fait une séance dessus : "résumé de l'oeuvre". En gros, il spoile tout le bouquin, que personne n'avait vraiment envie de lire à la base, mais là c'est mort. Bref, les aventures amoureuses de Julien Sorel n'intéressent vraiment pas le jeune Alexis qui préfère jouer à Magic.
En première au bac, j'ai eu 3 oeuvres et 2 corpus :
- les Confessions (Rousseau) Bon, je crois que tout le monde ici en est passé par là, je n'épilogue pas, mais la conclusion est la même que pour le Rouge et le Noir
- Moloch (Le Clézio) : c'est une nouvelle, c'est court, c'est glauque, et (désolé je sais que le mec a eu le Nobel mais bon) c'n'est vraiment pas ouf. J'ai retenté du Le Clézio ces dernière années, je ne suis pas rentré dedans
- La Guerre de Troie n'aura pas lieu (Giraudoux) : ça j'ai bien aimé - dommage de ne pas être tombé dessus au bac
- Plusieurs poèmes de Baudelaire (Période Spleen des FdM) : bien aimé aussi. Je pense que ça m'aurait saoulé d'en avoir davantage mais les poèmes choisis m'ont plu. C'est la première fois où je comprenais l'analyse stylistique et de la versification, et que je ne les prenais pas pour des délires du prof (Quand il écrit "Je suis un cimetière abhorré de la lune, Où comme des remords se traînent de longs vers", oui OK il a fait exprès de jouer sur la polysémie de vers)
- plusieurs textes des Lumières : ça passe
Sup : thème "L'Héroïsme"
- La Chartreuse de Parme (Stendhal) : j'ai détesté, trouvé ça chiant à mourir.
- Henry V (Shakespeare) : ça c'était cool. Y'a surement un pattern théâtre dans ce que j'ai préféré
- L'Illiade (Homère) : l'histoire est chouette, tout le monde connait. La lecture est insupportable.
Spé : thème "L'Amitié"
- Les faux Monnayeurs (Gide) : je n'ai pas trop aimé, je l'ai relu récemment et j'n'ai pas trouvé ça ouf, même si j'ai mieux compris les sous-entendus qu'à l'époque où j'étais pur et naïf
- Éthique à Nicomaque (Aristote) : heureusement que ce ne fut que les deux chapitres consacrés à l'amitié. Chiant comme la mort, lu en diagonale
- En attendant Godot (Beckett) : le bouquin de toute ma scolarité que j'ai préféré. Si tu ne l'as pas lu / vu joué : vas-y !
Au collège, j'ai souvenir d'avoir étudié pas mal de pièces de Molière (L'Avare, le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui...) et des nouvelles / romans courts plutôt abordables et qui m'ont plu. Je pense à La Cicatrice de Loweri, La Vénus d'Ille de Mérimée ou encore la Face de Maître Pathelin.
Je garde toutefois 2 traumatismes de la classe de 3e. Le premier, c'est Andromaque (Racine). Tout en alexandrins, je pense que c'est hors de portée d'un gamin de 13 ans et je n'en ai vraiment rien retenu car je n'ai rien compris à l'époque. L'autre traumatisme c'est lors de la distribution de fiches de lecture : la prof arrive à Lorenzaccio (Musset) et dit "oh c'est trop compliqué pour les 3e ça, ça ne devrait pas être dans la liste. Bon, on va quand même le donner à Alexis". J'ai passé mes vacances dessus, c'était imbitable, et j'ai eu un misérable 11/20 à ma fiche de lecture, associé à un "encore un travail fait en 5 minutes".
Pour mes lectures perso, je me souviens bien avoir lu à l'époque Werber, Pennac...
Au lycée, en seconde, nous avons eu une horrible démonstration de pédagogie stupide. Le prof nous demande d'acheter et de lire Le Rouge et le Noir (Stendhal). Deux jours plus tard, il nous fait une séance dessus : "résumé de l'oeuvre". En gros, il spoile tout le bouquin, que personne n'avait vraiment envie de lire à la base, mais là c'est mort. Bref, les aventures amoureuses de Julien Sorel n'intéressent vraiment pas le jeune Alexis qui préfère jouer à Magic.
En première au bac, j'ai eu 3 oeuvres et 2 corpus :
- les Confessions (Rousseau) Bon, je crois que tout le monde ici en est passé par là, je n'épilogue pas, mais la conclusion est la même que pour le Rouge et le Noir
- Moloch (Le Clézio) : c'est une nouvelle, c'est court, c'est glauque, et (désolé je sais que le mec a eu le Nobel mais bon) c'n'est vraiment pas ouf. J'ai retenté du Le Clézio ces dernière années, je ne suis pas rentré dedans
- La Guerre de Troie n'aura pas lieu (Giraudoux) : ça j'ai bien aimé - dommage de ne pas être tombé dessus au bac
- Plusieurs poèmes de Baudelaire (Période Spleen des FdM) : bien aimé aussi. Je pense que ça m'aurait saoulé d'en avoir davantage mais les poèmes choisis m'ont plu. C'est la première fois où je comprenais l'analyse stylistique et de la versification, et que je ne les prenais pas pour des délires du prof (Quand il écrit "Je suis un cimetière abhorré de la lune, Où comme des remords se traînent de longs vers", oui OK il a fait exprès de jouer sur la polysémie de vers)
- plusieurs textes des Lumières : ça passe
Sup : thème "L'Héroïsme"
- La Chartreuse de Parme (Stendhal) : j'ai détesté, trouvé ça chiant à mourir.
- Henry V (Shakespeare) : ça c'était cool. Y'a surement un pattern théâtre dans ce que j'ai préféré
- L'Illiade (Homère) : l'histoire est chouette, tout le monde connait. La lecture est insupportable.
Spé : thème "L'Amitié"
- Les faux Monnayeurs (Gide) : je n'ai pas trop aimé, je l'ai relu récemment et j'n'ai pas trouvé ça ouf, même si j'ai mieux compris les sous-entendus qu'à l'époque où j'étais pur et naïf
- Éthique à Nicomaque (Aristote) : heureusement que ce ne fut que les deux chapitres consacrés à l'amitié. Chiant comme la mort, lu en diagonale
- En attendant Godot (Beckett) : le bouquin de toute ma scolarité que j'ai préféré. Si tu ne l'as pas lu / vu joué : vas-y !
C'est parce que "yaourt" est proche de "Madagascar" dans l'inconscient. Or à Madagascar il y a des lémuriens et de la vanille.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Mon seul vrai traumatisme, c'était Le Père Goriot en 5e. Je pense que je ne pourrai plus jamais lire de Balzac après ça.
Rétrospectivement, je regrette que la science-fiction/fantasy fut relativement ignorée par mes professeurs successifs. Je suis plutôt pour la lecture de classiques littéraires à l'école (sauf cette ordure de Balzac ), ça permet à tout le monde d'y accéder alors que ce n'est pas forcément naturel, mais je pense que l'ouverture à d'autres genres est importante, ça permet aussi de capter l'attention d'autres élèves, permettre de découvrir des bouquins sur lesquels on n'irait pas spontanément, etc.
Je ne sais pas si je n'ai juste pas eu de bol sur mes profs ni si ça change aujourd'hui ou pas.
Rétrospectivement, je regrette que la science-fiction/fantasy fut relativement ignorée par mes professeurs successifs. Je suis plutôt pour la lecture de classiques littéraires à l'école (sauf cette ordure de Balzac
), ça permet à tout le monde d'y accéder alors que ce n'est pas forcément naturel, mais je pense que l'ouverture à d'autres genres est importante, ça permet aussi de capter l'attention d'autres élèves, permettre de découvrir des bouquins sur lesquels on n'irait pas spontanément, etc.Je ne sais pas si je n'ai juste pas eu de bol sur mes profs ni si ça change aujourd'hui ou pas.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
J’ai eu le droit aux bonheurs des dames en 1ère.
Une expérience qui m’a dissuadé de tout Zola, malgré tout son intérêt.
Ma prof de 4ème m’avait donné « La Ferme des animaux ». Ça n’a strictement aucun intérêt quand on ne connait pas l’histoire de l’URSS, ce qui est le cas d’un collégien de 4ème.
J’ai surtout le sentiment que donner des oeuvres à lire sans avoir le contexte et la maturité gâche certaines expériences qui pourraient être intellectuellement enrichissantes.
Une expérience qui m’a dissuadé de tout Zola, malgré tout son intérêt.
Ma prof de 4ème m’avait donné « La Ferme des animaux ». Ça n’a strictement aucun intérêt quand on ne connait pas l’histoire de l’URSS, ce qui est le cas d’un collégien de 4ème.
J’ai surtout le sentiment que donner des oeuvres à lire sans avoir le contexte et la maturité gâche certaines expériences qui pourraient être intellectuellement enrichissantes.
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
J'ai eu 4 gros traumatismes littéraires dans ma scolarité, je vais les décrire en détail.
4ème : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 10 pages puis achète le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
2nde: la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
1ere L : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
Deug de lettres : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
J'esquiverai pendant la majeure partie de ma scolarité la plupart des classiques chiants hors princesse de Cleves, découvrant rapidement après test que Zola et Balsac se lisent très bien et sont très courts à partir du moment où tu sais zapper les pages de description pour te concentrer sur les 10 pages d'intrigues du roman.
Bovary ça se laisse lire sans être horrible. Stendhal aussi même si c'est pas ouf (et on peut aussi y appliquer la stratégie Zola).
Baudelaire c'est parfait pour tout ado emo trop dark post puberté et c'est de la poésie "facile" à appréhender.
Hugo j'ai eu plusieurs fois "Les derniers jours du condamné" et c'est nuts de chez Nuts.
Idem pour Beckett et son Godot et l'Etranger de Camus.
4ème : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 10 pages puis achète le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
2nde: la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
1ere L : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
Deug de lettres : la princesse de Cleves. C'est horriblement chiant en mode "c'est le premier roman ever avec de la psycho de personnages" mais avec rien à part ça. Je lis 0 pages puis retrouve le bouquin de soluce des oeuvres classiques: "les clefs de comprehension" que je lis et recrache sans chercher à comprendre, ce qui donne l'illusion.
J'esquiverai pendant la majeure partie de ma scolarité la plupart des classiques chiants hors princesse de Cleves, découvrant rapidement après test que Zola et Balsac se lisent très bien et sont très courts à partir du moment où tu sais zapper les pages de description pour te concentrer sur les 10 pages d'intrigues du roman.
Bovary ça se laisse lire sans être horrible. Stendhal aussi même si c'est pas ouf (et on peut aussi y appliquer la stratégie Zola).
Baudelaire c'est parfait pour tout ado emo trop dark post puberté et c'est de la poésie "facile" à appréhender.
Hugo j'ai eu plusieurs fois "Les derniers jours du condamné" et c'est nuts de chez Nuts.
Idem pour Beckett et son Godot et l'Etranger de Camus.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
La prof de français commence son cours sur le bouquin. Ca parle dans la salle, de plus en plus, jusqu'au moment où elle finit par demander ce qui se passe. Un élève demande si elle a lu la quatrième de couverture. La prof répond que non et commence la lecture à voix haute :
"Vous me demandez mes idées sur « En attendant Godot », dont vous me faites l’honneur de donner des extraits au Club d’essai, et en même temps mes idées sur le théâtre.
Je n’ai pas d’idées sur le théâtre. Je n’y connais rien. Je n’y vais pas. C’est admissible.
Ce qui l’est sans doute moins, c’est d’abord, dans ces conditions, d’écrire une pièce, et ensuite, l’ayant fait, de ne pas avoir d’idées sur elle non plus.
C’est malheureusement mon cas.
Il n’est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s’ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce.
Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention.
Je ne sais pas dans quel esprit je l’ai écrite.
Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu’ils disent, ce qu’ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j’ai dû indiquer le peu que j’ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple.
Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent.
Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie.
Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins.
Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d’en voir l’intérêt. Mais ce doit être possible.
Je n’y suis plus et je n’y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n’ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu’ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes.
Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952"
La prof a été décontenancé 5s puis à repris son cours de plusieurs heures sur le bouquin en s'attardant longuement sur les intentions de l'auteur.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Ca me semble extremement complique de trouver des oeuvres francaises avec un niveau d'ecriture correct qui parlent a tout une generation d'enfants, d'autant plus que j'ai l'impression qu'avec la popularite de la television et des emissions jeunesse dans les annees 80, puis la democratisation des jeux video dans les annees 90, puis celle d'Internet debut 2000 et les smartphones en 2010, il est souvent plus simple d'appuyer sur un bouton qu'explorer une bibliotheque.
J'ai bien aime les classiques realistes/naturalistes proposes par l'EN, parce qu'ils sont ancres dans leurs epoques et qu'au-dela de te faire decouvrir un vocabulaire et une grammaire corrects, ils depeignent des moeurs et une histoire, incluent souvent une dimension sociale (ca a probablement influence mon obedience politique) et te les font vivre de maniere autrement plus intense qu'un cours d'histoire/geo : j'aurais kiffe lire "La Guerre et la Paix" en 3eme par exemple, plutot qu'avoir des cours sur Napoleon (ok, Tolstoi n'est pas francais, mais c'est tout comme). Manque peut-etre d'inclusivite/representativite mais je ne connais pas le programme actuel, ca a peut-etre ete retravaille.
Maupassant est un type totalement incroyable, il doit bien conter plus de 200 nouvelles a son actif dans des genres tres varies. Avoir Boule de Suif et Le Horla au programme, c'est juste genial.
J'ai eu la chance d'avoir des profs de francais qui etaient prompts a reperer les lecteurs avides et leur proposer des oeuvres en side voire d'en discuter ensuite (meme si j'imagine que c'est un peu leur vocation a la base), ils etaient souvent plus circonspects sur mes genres de predilection (polars/SF/horreur/fantastique, et plutot des traductions anglo-saxonnes) mais systematiquement ouverts a la discussion et jamais censeurs de mes redactions lorsqu'elles cotoyaient ceux-ci.
J'ai bien aime les classiques realistes/naturalistes proposes par l'EN, parce qu'ils sont ancres dans leurs epoques et qu'au-dela de te faire decouvrir un vocabulaire et une grammaire corrects, ils depeignent des moeurs et une histoire, incluent souvent une dimension sociale (ca a probablement influence mon obedience politique) et te les font vivre de maniere autrement plus intense qu'un cours d'histoire/geo : j'aurais kiffe lire "La Guerre et la Paix" en 3eme par exemple, plutot qu'avoir des cours sur Napoleon (ok, Tolstoi n'est pas francais, mais c'est tout comme). Manque peut-etre d'inclusivite/representativite mais je ne connais pas le programme actuel, ca a peut-etre ete retravaille.
Maupassant est un type totalement incroyable, il doit bien conter plus de 200 nouvelles a son actif dans des genres tres varies. Avoir Boule de Suif et Le Horla au programme, c'est juste genial.
J'ai eu la chance d'avoir des profs de francais qui etaient prompts a reperer les lecteurs avides et leur proposer des oeuvres en side voire d'en discuter ensuite (meme si j'imagine que c'est un peu leur vocation a la base), ils etaient souvent plus circonspects sur mes genres de predilection (polars/SF/horreur/fantastique, et plutot des traductions anglo-saxonnes) mais systematiquement ouverts a la discussion et jamais censeurs de mes redactions lorsqu'elles cotoyaient ceux-ci.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
J'ai toujours été un lecteur assidu, d'aussi loin que je m'en souvienne. Il faut dire que ma mère adore lire des romans, et que mon père tenait un bureau de presse, donc je me gavais de lectures en tout genre. Mais effectivement, les lectures proposées à l'école, c'est radicalement différent.
Le premier traumatisme, c'est Jacquou le croquant, en CM1. Je me souviens qu'à l'époque la maîtresse voulait que l'on voit ce que c'était que de la vraie littérature. Et j'en garde un souvenir amer car je ne vois pas comment à cet âge on peut apprécier ce genre d'oeuvre.
Je n'ai pas trop de souvenirs du collège, seulement qu'on a fait du Zola et du Maupassant et que j'appréciait pas trop au départ, puis que petit à petit ça a changé. En troisième à l'inverse, le prof de français nous avait laissé choisir ce qu'on voulait étudier parmi un panel de livres. On avait fait la cantatrice chauve et Knock, j'avais trouvé cette manière de faire vraiment cool de donner le pouvoir aux élèves, et au final je garde un bon souvenir des deux oeuvres.
Le lycée ça a été retour à la réalité, avec un professeur de la vieille école, fan de Gérard de Nerval et de Zola. On avait débuté par Zola, Au bonheur des dames. J'avais déjà lu du Zola en 4e il me semble, et je ne sais pas pourquoi j'aime bien. Du coup à la fin d'un de ses cours, je lui avais demandé ce qu'il pourrait me conseiller à lire pour les vacances. Je ne sais pas trop ce que j'attendais en retour, mais ça m'avait surpris quand il m'avait parlé du Seigneur des anneaux. Je ne connaissais pas, et j'ai mis le doigt dans l'engrenage de la fantasy, pour y être encore coincé 30 ans plus tard ...
Avec le recul, ce professeur est quand même un paradoxe, d'avoir pu me proposer cette oeuvre que j'ai dévoré, tout en nous donnant à lire en première pour le bac "L'oeuvre" et "Lourdes" de Zola. Si vous ne les avez jamais lu, et bien restez comme ça dans l'ignorance, ça vaut mieux pour vous. J'ai aimé des oeuvres de Zola mais là c'était trop, vraiment.
Le premier traumatisme, c'est Jacquou le croquant, en CM1. Je me souviens qu'à l'époque la maîtresse voulait que l'on voit ce que c'était que de la vraie littérature. Et j'en garde un souvenir amer car je ne vois pas comment à cet âge on peut apprécier ce genre d'oeuvre.
Je n'ai pas trop de souvenirs du collège, seulement qu'on a fait du Zola et du Maupassant et que j'appréciait pas trop au départ, puis que petit à petit ça a changé. En troisième à l'inverse, le prof de français nous avait laissé choisir ce qu'on voulait étudier parmi un panel de livres. On avait fait la cantatrice chauve et Knock, j'avais trouvé cette manière de faire vraiment cool de donner le pouvoir aux élèves, et au final je garde un bon souvenir des deux oeuvres.
Le lycée ça a été retour à la réalité, avec un professeur de la vieille école, fan de Gérard de Nerval et de Zola. On avait débuté par Zola, Au bonheur des dames. J'avais déjà lu du Zola en 4e il me semble, et je ne sais pas pourquoi j'aime bien. Du coup à la fin d'un de ses cours, je lui avais demandé ce qu'il pourrait me conseiller à lire pour les vacances. Je ne sais pas trop ce que j'attendais en retour, mais ça m'avait surpris quand il m'avait parlé du Seigneur des anneaux. Je ne connaissais pas, et j'ai mis le doigt dans l'engrenage de la fantasy, pour y être encore coincé 30 ans plus tard ...
Avec le recul, ce professeur est quand même un paradoxe, d'avoir pu me proposer cette oeuvre que j'ai dévoré, tout en nous donnant à lire en première pour le bac "L'oeuvre" et "Lourdes" de Zola. Si vous ne les avez jamais lu, et bien restez comme ça dans l'ignorance, ça vaut mieux pour vous. J'ai aimé des oeuvres de Zola mais là c'était trop, vraiment.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
comme tout le monde, j'ai trouvé des livres bien plus pénibles à lire que d'autres, mais ma souffrance a toujours été limitée, parce que j'adorais lire et qu'au lycée notamment, en A2, on était un peu une cellule de résistance type "cercle des poètes disparus" dans un lycée abominablement scientifique
Dit autrement je préférais me fader tous les Rougon Macquart que déchiffrer de hiéroglyphes atroces et amers comme :
Dit autrement je préférais me fader tous les Rougon Macquart que déchiffrer de hiéroglyphes atroces et amers comme :
Ragisacam : "la religion, c'est juste le premier Ponzi ever"
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Comme Alexis, mon pire souvenir c'est Andromaque. Rien compris je savais même pas si Andromaque était une meuf... A part ça le reste ça passait bien. On avait une dizaine de livres à lire chaque année de mes 13 à 18 ans. J'ai encore un peu lu depuis mais je ne prends plus assez le temps de lire (des livres).
Zola j'ai trouvé ça très plaisant dans mon souvenir, franchement une lignée de tarés c'est quand même intéressant.
Balzac ouais par contre c'était bien plus pénible.
Zola j'ai trouvé ça très plaisant dans mon souvenir, franchement une lignée de tarés c'est quand même intéressant.
Balzac ouais par contre c'était bien plus pénible.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
je suis à deux doigts d'appeler la police de la confusion des mythes grecs, ça passe pour cette fois, pour la blague
Ragisacam : "la religion, c'est juste le premier Ponzi ever"
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
C’est fou comment ce sujet me fait réaliser à quel point :
1. j’étais complètement dénué d’esprit critique dans ma jeunesse: j’avais pas vraiment d’opinion j’aime/j’aime pas sur les lectures. Il fallait le faire, donc je le faisais.
2. Ma mémoire est incroyablement mauvaise avant mes 20 ans. Je serais bien incapable de nommer plus de 3 ouvrages lus pendant ma scolarité. J’ai aussi très peu de souvenirs de ma jeune enfance.
3. Les confessions de Rousseau ça m’a quand même marqué. Le concept de l’autobiographie, et donc la possibilité de revivre une autre vie par procuration, je l’ai découvert au lycée et j’ai beaucoup aimé.
1. j’étais complètement dénué d’esprit critique dans ma jeunesse: j’avais pas vraiment d’opinion j’aime/j’aime pas sur les lectures. Il fallait le faire, donc je le faisais.
2. Ma mémoire est incroyablement mauvaise avant mes 20 ans. Je serais bien incapable de nommer plus de 3 ouvrages lus pendant ma scolarité. J’ai aussi très peu de souvenirs de ma jeune enfance.
3. Les confessions de Rousseau ça m’a quand même marqué. Le concept de l’autobiographie, et donc la possibilité de revivre une autre vie par procuration, je l’ai découvert au lycée et j’ai beaucoup aimé.
mon projet perso = https://thegarfieldcube.wordpress.com/
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Un gros +1 à Ngold sur le bonheur des dames. Je crois que j'ai jamais rien lu d'aussi chiant. 20 pages pour décrire un rayon, mais stop à la torture mentale...
Sinon, 04 oblige, on nous avait demandé de lire Giono, un roi sans divertissement. Etonnement j'avais bien kiffé. J'ai peut etre eu la chance d'avoir des profs de francais pas trop casse-couille, et qui était ouvert. Par exemple, c'est à l'école que j'ai pu lire de la SF comme Demain les chiens.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Demain_les_chiens
Après, vu que j'étais un gros lecteur dans mes jeunes années, j'avais sans doute une approche moins réfractaire que mes jeunes camarades. J'ai défoncé des rayons entiers à la bibliothèque municipale, et j'ai séché des cours à l'IUT pour pouvoir terminer le cycle de Dune...
Sinon, 04 oblige, on nous avait demandé de lire Giono, un roi sans divertissement. Etonnement j'avais bien kiffé. J'ai peut etre eu la chance d'avoir des profs de francais pas trop casse-couille, et qui était ouvert. Par exemple, c'est à l'école que j'ai pu lire de la SF comme Demain les chiens.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Demain_les_chiens
Après, vu que j'étais un gros lecteur dans mes jeunes années, j'avais sans doute une approche moins réfractaire que mes jeunes camarades. J'ai défoncé des rayons entiers à la bibliothèque municipale, et j'ai séché des cours à l'IUT pour pouvoir terminer le cycle de Dune...
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
J'aurais pu écrire exactement le même message.LE Beun a écrit : ↑24 janv. 2024, 17:54 C’est fou comment ce sujet me fait réaliser à quel point :
1. j’étais complètement dénué d’esprit critique dans ma jeunesse: j’avais pas vraiment d’opinion j’aime/j’aime pas sur les lectures. Il fallait le faire, donc je le faisais.
2. Ma mémoire est incroyablement mauvaise avant mes 20 ans. Je serais bien incapable de nommer plus de 3 ouvrages lus pendant ma scolarité. J’ai aussi très peu de souvenirs de ma jeune enfance.
3. Les confessions de Rousseau ça m’a quand même marqué. Le concept de l’autobiographie, et donc la possibilité de revivre une autre vie par procuration, je l’ai découvert au lycée et j’ai beaucoup aimé.
A part que je n'ai pas l'exception de ton point 3, à savoir que même si je me rappelle vaguement qu'on avait du décortiquer Les Confessions sous tous les angles, je n'ai strictement aucun souvenir propre de l'œuvre.
(ça m'inquiète un peu d' ailleurs cette mémoire défaillante sur mes souvenirs / faits de la vie
)
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Ça indique juste que tu n'es pas aveuglé par un réflexe passéiste.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Je ne lisais pas les trucs chiants, merci les fiches lecture.
Donc je citerai le livre que j'ai le plus apprécié : le joueur d'échecs de Zweig.
Donc je citerai le livre que j'ai le plus apprécié : le joueur d'échecs de Zweig.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Deux traumatismes de lecture.
Jettatura de Théophile Gauthier en 5ème. Rien compris à l'histoire. La prof nous faisais annoter/surligner le livre et j'ai toujours détester ça. On n'écrit pas sur un livre.
La princesse de clève en première. Seul livre que je n'ai pas fini de ma scolarité tellement c'était chiant. Je lisais une page et je ne me souvenais pas de ce que j'avais lu en arrivant en bas.
De manière générale c'est assez dommage de ne pas faire découvrir aux élèves les différents genres littéraires. Science fiction, fantasy, intrigues policières sont complètement ignorés de notre scolarité.
Jettatura de Théophile Gauthier en 5ème. Rien compris à l'histoire. La prof nous faisais annoter/surligner le livre et j'ai toujours détester ça. On n'écrit pas sur un livre.
La princesse de clève en première. Seul livre que je n'ai pas fini de ma scolarité tellement c'était chiant. Je lisais une page et je ne me souvenais pas de ce que j'avais lu en arrivant en bas.
De manière générale c'est assez dommage de ne pas faire découvrir aux élèves les différents genres littéraires. Science fiction, fantasy, intrigues policières sont complètement ignorés de notre scolarité.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Traumatisme de Fac, le pendule de Foucault d'Umberto Eco.
Même pas une lecture imposée, choix personnel. Et c'était dur.
Les Bienveillantes de Joathan Littell.
Même pas une lecture imposée, choix personnel. Et c'était dur.
Même pas une lecture imposée, choix personnel. Et c'était dur.
Les Bienveillantes de Joathan Littell.
Même pas une lecture imposée, choix personnel. Et c'était dur.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
+1 sur le message de Le Beun.
Je n'ai que peu de souvenir de livres lu... mais un m'a vraiment marqué en mal : Fortune de France de Robert Merle...
https://www.babelio.com/livres/Merle-Fo ... rance/5529
Je n'ai que peu de souvenir de livres lu... mais un m'a vraiment marqué en mal : Fortune de France de Robert Merle...
https://www.babelio.com/livres/Merle-Fo ... rance/5529
« Il y aura ceux du 14 Août 2005 et les autres... »
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Tristan et Iseult. Jamais rien lu d'aussi chiant.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Horrible Tristan et Iseult...
J'ai jamais fini le rouge et le noir.
Après le tiers du bouquin j'ai décidé que j'aurais une mauvaise note.
Zola pareil, le mec est juste super chiant alors que le fond est bon.
Le seul qui m'a marqué finalement c'est Voltaire.
J'ai jamais fini le rouge et le noir.
Après le tiers du bouquin j'ai décidé que j'aurais une mauvaise note.
Zola pareil, le mec est juste super chiant alors que le fond est bon.
Le seul qui m'a marqué finalement c'est Voltaire.
Re: Traumatismes de lecture collège/lycée
Merci de m'avoir rappelé à quel point Le Rouge et le Noir est une merde infame.
Mais la pire lecture et de loin ça restera le livre d'Histoire de terminale S. Quand t'es mi algérien mi alsacien, te taper la seconde guerre mondiale et la guerre d'Algérie selon Fernand Nathan c'est un purgatif de premier choix.
Mais la pire lecture et de loin ça restera le livre d'Histoire de terminale S. Quand t'es mi algérien mi alsacien, te taper la seconde guerre mondiale et la guerre d'Algérie selon Fernand Nathan c'est un purgatif de premier choix.