"Magic et moi"
Re: "Magic et moi"
J'imaginais pas du tout Ostelen comme ça. Je pensais ça beaucoup plus petit.
Re: "Magic et moi"
Je considérais presque ça comme de la concurrence déloyale à l'époque. Vous aviez accès à la salle de l'esprit et du temps quand en province on galérait pour faire un draft à 5...
Re: "Magic et moi"
Concernant l'aspect communautaire et mal vu d'Ostelen (même si de mon côté je l'ai jamais vécu), je crois surtout qu'on a reproduit les schémas qu'on retrouvait dans toutes les cours d'école, et qu'on a juste transposé ça dans un autre domaine. Ca me faisait exactement le même effet quand j'ai débuté à Agen, il y a une phase d'adaptation (d'initiation on pourrait dire) ou au final tous les nouveaux se faisaient plus ou moins bizuter selon le niveau, pour ensuite avoir droit d'appartenir au groupe et se sentir partie prenante en mode "eux et nous" au regard des autres boutiques des villes alentours.
On a eu ça pendant un temps avec 2 ou 3 boutiques, et clairement des clans, et le même sentiment quand on se déplaçait à Bordeaux ou Toulouse pour les gros tournois. Même constat quand j'ai bougé à Bordeaux, ou les groupes de joueurs se mélangeaient peu selon leur boutique de rattachement.
Alors oui, il y a une sorte de phénomène d'inclusion pour beaucoup de gens qui à l'époque était un peu en marge des groupes standards, et sur ça c'est une bonne chose, mais la façon de faire était pas forcément la mieux et je glorifierais pas cette époque pour ça. Au final on a refait la même chose que les autres en mettant en place une caste basée sur la perf, ça a sûrement poussé le niveau vers le haut c'est sûr, mais l'ambiance aurait tout aussi bien pu être plus accueillante et bienveillante pour parvenir au même résultat (avec un juste milieu, on est pas des bisounours).
On a eu ça pendant un temps avec 2 ou 3 boutiques, et clairement des clans, et le même sentiment quand on se déplaçait à Bordeaux ou Toulouse pour les gros tournois. Même constat quand j'ai bougé à Bordeaux, ou les groupes de joueurs se mélangeaient peu selon leur boutique de rattachement.
Alors oui, il y a une sorte de phénomène d'inclusion pour beaucoup de gens qui à l'époque était un peu en marge des groupes standards, et sur ça c'est une bonne chose, mais la façon de faire était pas forcément la mieux et je glorifierais pas cette époque pour ça. Au final on a refait la même chose que les autres en mettant en place une caste basée sur la perf, ça a sûrement poussé le niveau vers le haut c'est sûr, mais l'ambiance aurait tout aussi bien pu être plus accueillante et bienveillante pour parvenir au même résultat (avec un juste milieu, on est pas des bisounours).
Re: "Magic et moi"
La caste n'etait pas que basee sur la perf. Quand je parle des temoignages positifs que j'ai eus, il y a pas mal de joueurs qui n'etaient meme pas regs de qt, par exemple @Skam .sapro a écrit : ↑10 janv. 2024, 10:25 Alors oui, il y a une sorte de phénomène d'inclusion pour beaucoup de gens qui à l'époque était un peu en marge des groupes standards, et sur ça c'est une bonne chose, mais la façon de faire était pas forcément la mieux et je glorifierais pas cette époque pour ça. Au final on a refait la même chose que les autres en mettant en place une caste basée sur la perf, ça a sûrement poussé le niveau vers le haut c'est sûr, mais l'ambiance aurait tout aussi bien pu être plus accueillante et bienveillante pour parvenir au même résultat (avec un juste milieu, on est pas des bisounours).
C'est juste que comme beaucoup de groupes, tu as des affinites qui font que les gens ont envie de se frequenter. Et c'est pareil pour ma part quand je vais à un anniversaire par exemple : je vais passer plus de temps avec les gens que je connais qu'avec des inconnus, ce qui ne m'empechera pas de leur parler de temps en temps; voire de creer de nouvelles affinites. Mais tout ce qui est private joke, habitudes de langage etc, tu les retrouveras naturellement plus dans un groupe deja consolidé, que ce soit en soiree, au taff ou sur un forum.
C'est comme si tu disais que le discord de mtgverse se basait sur la perf et que c'est cool dans un sens car le niveau augmente. Non, le niveau augmente car des gens se frequentent regulierement et qu'il y a des echanges, une emulation de groupe etc
Re: "Magic et moi"
Cette photo @Mazz, c'est incroyable, tellement de souvenirs. On peut deviner la casquette de mon père assis juste à côté de moi. J'ai 12 ans je pense sur cette photo c'est magique. (j'étais un peu plus jeune que vous tous 
)
Le planning partagé me donne des frissons de souvenirs : ces tournois du mercredi après-midi étaient toujours full, ça nous semblait normal à l'époque. T'as même le tournoi "win a lotus" du dimanche, qu'ils ont dû remplacer par "win a mox" vu qu'un jour le gagnant a refusé de revendre son Lotus haha.
A l'époque je connaissais un peu le type trois avec les AP, mais sans plus.
Je reviens sur certaines GS :
En 2002, Farid Meraghni est le premier français à gagner un Pro Tour. C'est du type III Odyssée. Farid était inconnu sur la scène internationale et pourtant, aucun Français n'a été surpris de sa victoire tant il avait poncé le format et était imbattable sur du draft.
...
Trop imbattable d'ailleurs : en voyant que l'intéressé a une MOYENNE de 3 drafts par jour homologués et gagnés pour la plupart et comme par hasard avec plus ou moins avec les mêmes personnes, une enquête est ouverte. C'était en effet une roucoulade classique déjà éprouvée par beaucoup d'italiens de faire des fake tournois pour monter dans les points DCI et se qualifier pépouse aux championnats nationaux voire mondiaux.
L'enquête tournera court assez vite. Aussi invraisemblable que cela avait pu leur paraître, les tournois avaient bien eu lieu.
200 personnes de capacités pour les tournois (je crois même qu'on a fait plus), et ça, c'était sans compter l'espace avec les 16 PC (qui prenaient de la place à l'époque) pour faire des LAN.
Merci Mazz pour tout cela. Ostelen, j'étais un peu jeune : j'ai fréquenté entre 12 et 15 ans avant ma première pause de Magic donc ça m'a forcément paru plus court. Mais c'était mythique, c'est là qu'on apprenait à vraiment jouer à Magic et pas juste être un moldu de la première ronde.
) Le planning partagé me donne des frissons de souvenirs : ces tournois du mercredi après-midi étaient toujours full, ça nous semblait normal à l'époque. T'as même le tournoi "win a lotus" du dimanche, qu'ils ont dû remplacer par "win a mox" vu qu'un jour le gagnant a refusé de revendre son Lotus haha.
A l'époque je connaissais un peu le type trois avec les AP, mais sans plus.
Je reviens sur certaines GS :
Tellement. La salle avait une grosse capacité d'accueil, ça a regroupé pas mal de monde. Difintel Micro a fait faillite pas longtemps après l'ouverture d'Ostelen. Plus personne ne voyait l'intérêt d'aller là-bas quand bien même c'était plus proche de chez nous. Ostelen a été complètement hégémonique sur sa période d'existence à Paris, à tel point qu'à l'époque, on ne voyait même pas comment deux magasins pourraient coexister sur Paris. Au final, après la fermeture, ça a mis du temps mais plusieurs boutiques ont pu ouvrir et proposer du magic (Troll de jeux, le Repaire du Dragon, Feu la main rouge, Magic corporation, Magic Bazaar...)Mazz a écrit : ↑09 janv. 2024, 22:08 La première chose à savoir c'est que jusqu'à l'ouverture d'Ostelen les joueurs parisiens étaient dispersés un peu partout dans la région sans véritable point d'ancrage et l'arrivée de cette salle a tout changé en permettant une émulation entre les joueurs qui était quasi impossible auparavant.
C'est l'heure de l'anecdote.
En 2002, Farid Meraghni est le premier français à gagner un Pro Tour. C'est du type III Odyssée. Farid était inconnu sur la scène internationale et pourtant, aucun Français n'a été surpris de sa victoire tant il avait poncé le format et était imbattable sur du draft.
...
Trop imbattable d'ailleurs : en voyant que l'intéressé a une MOYENNE de 3 drafts par jour homologués et gagnés pour la plupart et comme par hasard avec plus ou moins avec les mêmes personnes, une enquête est ouverte. C'était en effet une roucoulade classique déjà éprouvée par beaucoup d'italiens de faire des fake tournois pour monter dans les points DCI et se qualifier pépouse aux championnats nationaux voire mondiaux.
L'enquête tournera court assez vite. Aussi invraisemblable que cela avait pu leur paraître, les tournois avaient bien eu lieu.
C'était immense et c'était le problème : impossible de tenir la boutique à moins de 2-3 vendeurs, d'autant plus que l'espace de vente occupait toute la longueur du local.
200 personnes de capacités pour les tournois (je crois même qu'on a fait plus), et ça, c'était sans compter l'espace avec les 16 PC (qui prenaient de la place à l'époque) pour faire des LAN.
Merci Mazz pour tout cela. Ostelen, j'étais un peu jeune : j'ai fréquenté entre 12 et 15 ans avant ma première pause de Magic donc ça m'a forcément paru plus court. Mais c'était mythique, c'est là qu'on apprenait à vraiment jouer à Magic et pas juste être un moldu de la première ronde.
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
Re: "Magic et moi"
tiens ce topic m'a poussé sur le site de wizard pour voir ce que devient le jeu organisé, je regarde les PT 2023 et je vois que même aujourd'hui Nassif et Budde font des Top 8
Ya quand même des choses qui changent pas.
Ya quand même des choses qui changent pas.
-
SeikoTheWiz
- Jiba
- Messages : 1004
- Inscription : 26 avr. 2021, 08:36
Re: "Magic et moi"
Si vous pouviez arreter d'être aussi prolifique qu'un loup garou et aussi cool à lire que One Piece je pourrais PEUT_ETRE rattraper mon retard!
Re: "Magic et moi"
Si on pouvait éviter twitter pour faire de la politique, pour commencer...
Re: "Magic et moi"
Oh rassure toi, il y a bien plus de contenu ici que la dernière partie de loup garou ...SeikoTheWiz a écrit : ↑10 janv. 2024, 17:36 Si vous pouviez arreter d'être aussi prolifique qu'un loup garou et aussi cool à lire que One Piece je pourrais PEUT_ETRE rattraper mon retard!
Re: "Magic et moi"
Merci à tous pour ces tranches de vie autour de ce jeu qui nous aura tous marqué, très agréable à lire et c'est sympa d'en apprendre un peu plus sur tous ces gens avec qui on échange depuis des années. C'est le genre de sujet qui donne tout son sens à ce forum, trop souvent délaissé au profit de l'instantanéité du discord. Mon Magic et moi va paraître bien fade à côté de vos exploits professionnels mais pour le principe de rendre la pareil à ceux qui ont fait l'exercice d'écriture, je m'y colle.
Acte I
L'histoire commence aussi avec un pote (qui sera 15 ans plus tard mon témoin de mariage), on est en 97, début du collège. On passe l'intégralité de notre temps libre ensemble, alternant des après-midi entières sur le PC (Dune II : La bataille d'Arakis, le GOAT) avec la pratique de sports honteux comme le basket ou le ping-pong quand on n'a pas le reste de la bande pour faire un foot.
Et donc au collège on commence à entendre parler de ce nouveau jeu, qui a mis un peu de temps à débarquer dans notre cambrousse, "les Magic". On se rend donc à notre JouéClub local et on ressort avec un starter 5e édition avec lequel on apprend vaguement à jouer. Vaguement est un mot assez faible, car durant nos quelques années de pratique commune aucun de nous deux n'aura jamais compris le concept de la pile et on passe autant de temps à s'engueuler qu'à jouer, afin de savoir si oui ou non on peut sacrifier un Mogg fanatic après combat pour finir un Grizzly bears. Comme on n'a jamais su qui avait raison (le point de vue de chacun variant d'un jour à l'autre en fonction de qui joue quel jeu), un nombre non négligeable de parties sont restées en suspens, la revanche se jouant au ping-pong.
Au collège il y a aussi un club Magic. Mais après quelques tentatives on n'y met plus trop les pieds, parce que c'est un repaire de grugeurs, on a entendu parler de vol de cartes, et comme les autres pinpins maîtrisent les règles aussi bien que nous c'est un bordel indescriptible. Les autres potes de la bande se foutent pas mal de notre gueule (enfin, quand même moins que quand on se mettra à jouer à Pokemon sur PC via un émulateur Game Boy), mais on insiste, parce que l'extension Tempête est sortie et qu'on est fascinés par cet univers. On découvre aussi Lotus Noir et on s'extasie devant la cote de certaines cartes, tout en restant sceptique quant à l'intérêt des ces trucs appelés "boosters". C'est quand même super nul de ne pas savoir quelle carte tu vas acheter, alors que le pack préconstruit Epix où tu peux déplacer des marqueurs +1/+1 entre tes cartes, ça c'est de la puissante magie ! Encore mieux que ma créature favorite, la Guivre écailleuse, c'est dire !
Avec le recul, c'est un gros regret qu'il n'y ait pas eu au niveau local de communauté plus structurée et plus compétitive. On a joué dans notre coin quelques années sans jamais entendre parler de draft et encore moins de tournoi. Les années collège passent et on passe de plus en plus de temps sur Total Annihilation puis Age of Empires II et de moins en moins sur Magic, qu'on finit par délaisser tous les deux.
Acte II
On est en 2012. Je viens de me marier mais mon témoin a oublié Magic depuis bien longtemps et moi aussi d'ailleurs. Je viens également de déménager à Grenoble, où je retrouve un certain @Djeremaye, mon binôme de master avec qui j'ai également passé quelques années à Lyon avant qu'il ne me lâche pour de trépidantes aventures professionnelles qu'il a déjà racontées ici. Lui et sa femme sont les seules personnes qu'on connait sur place et on se voit donc régulièrement pour des soirées jeux.
Au bout de quelques mois, après une partie de 7 wonders il me dit "depuis que je suis à Grenoble j'ai rejoint une asso où on joue à Magic tous les lundis soirs, ça devrait te plaire". Ah oui tiens Magic ça me rappelle de bons souvenirs, mais bon c'est très loin tout ça, je dois toujours avoir mes vieilles cartes dans un carton chez mes parents mais sûrement pas de quoi faire un jeu. "Pas besoin d'avoir un jeu, on fait du draft". Du draft, mais késako ?! "Ben c'est comme à 7 wonders. Si ça te dit on fait une soirée chez moi pour que je te rappelle les règles et si ça te plait tu viens essayer". Et nous voilà à commander en soldes les packs d'AP du bloc RTR qui vient de se finir, et lui de chercher un système de draft à 2 pour m'expliquer le principe du limité. Sans surprise je kiffe, et donc quelques semaines plus tard je débarque à l'asso, et je découvre que, non, Magic ça n'est pas que des geeks cassos étudiants ou chômeurs, y'a aussi des ingés, des papas, bref des comme moi. Les gens sont cools, l'ambiance est super sympa, ça joue bien mais ça reste débutant-friendly. Je n'y vais pas tous les lundis car j'ai déjà d'autres activités à côté, donc on ne peut pas dire que je progresse très vite, mais le virus est à nouveau là.
A tel point que je commence à fouiller les internets pour trouver différents sites parlant de mtg. Sur l'un d'entre eux je trouve une histoire parlant du bloc Tempête, ah ben ça alors ça me rappelle quelque chose ça, les kors, les dauthis, Wöhlrajh, en fait y'avait toute une histoire autour ?! Je me farcis l'intégralité des résumés, et je finis par taper "storyline mtg" dans google pour chercher tout ce que je peux trouver sur "l'Histoire de Magic". Tiens sur ce site y'a un gars avec un avatar de chat qui raconte la storyline de façon assez amusante. Oh putain ils jouent au Loup-Garou à côté ! Bon ils ont pas l'air commode, mais allez on va tenter. Et voilà le début de l'aventure mtgfrance, où malgré la trahison de @nokiou , je suis resté pour le LG après y avoir traîné djeremaye, puis pour les sujets [elr0y] et parentalité-bricolage-hémorroïdes.
En parallèle, les gars de l'asso organisent une virée à un GP, j'y vais pour prendre mon premier 0-3 drop mais pas le dernier, mais wahou un weekend entier à jouer à Magic je savais pas que ça existait ! Je ferai Strasbourg et Lyon à plusieurs reprises, croisant sur place plusieurs noms découverts ici mais les pseudos violets font peur et les champions n'en parlons pas donc je n'ai jamais abordé quelqu'un du forum pour me présenter.
Le seul qui m'a abordé, c'était au GP Lyon Eldraine. Je joue esper stax-foretold que j'ai monté juste pour le GP et que j'ai joué deux fois à la boutique casu alors que je joue jamais en construit. Y'a pas vraiment d'enjeu parce que j'ai pas grand chose à espérer, mais bon c'est un tournoi et je me mets une pression de dingue à chaque game. Ronde 2 je joue contre monored, mon adversaire me dit que c'est son premier GP et que ça fait pas longtemps qu'il joue. Un gars nous regarde à côté, qui a l'air d'être de la team de mon adversaire. Je gagne la 1 facile, je me fais dérouler à la 2 et j'arrache la win à la 3 en transpirant beaucoup. Avec les gars de l'asso on s'est fait faire des hoodies avec le logo et nos prénoms brodés. En dessous de mon prénom y'a marqué "Crincrin".
À la fin de la partie, le spectateur m'aborde :
- c'est Crincrin de mtgfrance ?
- oui
- moi c'est @Pazu. C'est pas bien de voler les débutants. (verbatim)
- hein, de qui, de quoi ?
- à la 3e tu lui as fait drain 2pv par créature attaquante avec ton serment de Kaya.
- arf oui effectivement, mais alors c'était pas volontaire, j'ai vrillé avec le stress. Mais t'étais à côté, pourquoi t'as rien dit ? T'as regardé toute la game t'aurais dû nous le signaler !
- ah non c'est marqué sur la carte, il avait qu'à lire. Il a fait de la merde il a perdu, c'est bien fait pour sa gueule (quasi verbatim).
Bonne ambiance le dressage de noob à la mtgfrance !
Pour couronner cette rencontre avec Pazu, on se retrouve en finale de draft side-event (sans surprise j'ai rapidement dropé le main) et je le bourre en faisant démonstration de mes skills de haut niveau : le topdeck de Questing beast. Autant dire que j'étais pas vraiment fier de l'ensemble de mon œuvre...
Quelque temps plus tard j'ai quitté Grenoble pour une ville de campagne, et mon plus gros regret reste d'y avoir perdu cette asso et les gars qui la composait. Une boutique a ouvert dans ma ville un an après mon arrivée, mais la communauté locale est composée quasi exclusivement de geeks cassos étudiants ou chômeurs (et pire, joueurs d'EDH), et malgré mes échanges avec les quelques exceptions et les tentatives infructueuses d'organisation de draft chez moi j'ai fini par lâcher l'affaire. Les draft mensuels le samedi à 14h ou les 2h de bagnole pour faire une fnm en rentrant à 1h du matin avec trois gamins qui t'attendent le lendemain n'étant pas compatible avec ma vie actuelle, ça fait bien trois ans que je n'ai pas touché une carte. Heureusement, l'arrivée d'Arena m'a permis de garder contact avec le jeu et de constater chaque jour à quel point je reste mauvais. Ca restera mon histoire avec mtgverse, un mickey au milieu des grands, arrivé ici pour la storyline de Nokiou et resté pour le LG. Mais de temps en temps y'a un champion du monde qui me donne des conseils sur mon build de draft et je trouve ça complètement incroyable, donc je suis toujours là. Et puis on est bien ici entre vieux cons.
Acte I
L'histoire commence aussi avec un pote (qui sera 15 ans plus tard mon témoin de mariage), on est en 97, début du collège. On passe l'intégralité de notre temps libre ensemble, alternant des après-midi entières sur le PC (Dune II : La bataille d'Arakis, le GOAT) avec la pratique de sports honteux comme le basket ou le ping-pong quand on n'a pas le reste de la bande pour faire un foot.
Et donc au collège on commence à entendre parler de ce nouveau jeu, qui a mis un peu de temps à débarquer dans notre cambrousse, "les Magic". On se rend donc à notre JouéClub local et on ressort avec un starter 5e édition avec lequel on apprend vaguement à jouer. Vaguement est un mot assez faible, car durant nos quelques années de pratique commune aucun de nous deux n'aura jamais compris le concept de la pile et on passe autant de temps à s'engueuler qu'à jouer, afin de savoir si oui ou non on peut sacrifier un Mogg fanatic après combat pour finir un Grizzly bears. Comme on n'a jamais su qui avait raison (le point de vue de chacun variant d'un jour à l'autre en fonction de qui joue quel jeu), un nombre non négligeable de parties sont restées en suspens, la revanche se jouant au ping-pong.
Au collège il y a aussi un club Magic. Mais après quelques tentatives on n'y met plus trop les pieds, parce que c'est un repaire de grugeurs, on a entendu parler de vol de cartes, et comme les autres pinpins maîtrisent les règles aussi bien que nous c'est un bordel indescriptible. Les autres potes de la bande se foutent pas mal de notre gueule (enfin, quand même moins que quand on se mettra à jouer à Pokemon sur PC via un émulateur Game Boy), mais on insiste, parce que l'extension Tempête est sortie et qu'on est fascinés par cet univers. On découvre aussi Lotus Noir et on s'extasie devant la cote de certaines cartes, tout en restant sceptique quant à l'intérêt des ces trucs appelés "boosters". C'est quand même super nul de ne pas savoir quelle carte tu vas acheter, alors que le pack préconstruit Epix où tu peux déplacer des marqueurs +1/+1 entre tes cartes, ça c'est de la puissante magie ! Encore mieux que ma créature favorite, la Guivre écailleuse, c'est dire !
Avec le recul, c'est un gros regret qu'il n'y ait pas eu au niveau local de communauté plus structurée et plus compétitive. On a joué dans notre coin quelques années sans jamais entendre parler de draft et encore moins de tournoi. Les années collège passent et on passe de plus en plus de temps sur Total Annihilation puis Age of Empires II et de moins en moins sur Magic, qu'on finit par délaisser tous les deux.
Acte II
On est en 2012. Je viens de me marier mais mon témoin a oublié Magic depuis bien longtemps et moi aussi d'ailleurs. Je viens également de déménager à Grenoble, où je retrouve un certain @Djeremaye, mon binôme de master avec qui j'ai également passé quelques années à Lyon avant qu'il ne me lâche pour de trépidantes aventures professionnelles qu'il a déjà racontées ici. Lui et sa femme sont les seules personnes qu'on connait sur place et on se voit donc régulièrement pour des soirées jeux.
Au bout de quelques mois, après une partie de 7 wonders il me dit "depuis que je suis à Grenoble j'ai rejoint une asso où on joue à Magic tous les lundis soirs, ça devrait te plaire". Ah oui tiens Magic ça me rappelle de bons souvenirs, mais bon c'est très loin tout ça, je dois toujours avoir mes vieilles cartes dans un carton chez mes parents mais sûrement pas de quoi faire un jeu. "Pas besoin d'avoir un jeu, on fait du draft". Du draft, mais késako ?! "Ben c'est comme à 7 wonders. Si ça te dit on fait une soirée chez moi pour que je te rappelle les règles et si ça te plait tu viens essayer". Et nous voilà à commander en soldes les packs d'AP du bloc RTR qui vient de se finir, et lui de chercher un système de draft à 2 pour m'expliquer le principe du limité. Sans surprise je kiffe, et donc quelques semaines plus tard je débarque à l'asso, et je découvre que, non, Magic ça n'est pas que des geeks cassos étudiants ou chômeurs, y'a aussi des ingés, des papas, bref des comme moi. Les gens sont cools, l'ambiance est super sympa, ça joue bien mais ça reste débutant-friendly. Je n'y vais pas tous les lundis car j'ai déjà d'autres activités à côté, donc on ne peut pas dire que je progresse très vite, mais le virus est à nouveau là.
A tel point que je commence à fouiller les internets pour trouver différents sites parlant de mtg. Sur l'un d'entre eux je trouve une histoire parlant du bloc Tempête, ah ben ça alors ça me rappelle quelque chose ça, les kors, les dauthis, Wöhlrajh, en fait y'avait toute une histoire autour ?! Je me farcis l'intégralité des résumés, et je finis par taper "storyline mtg" dans google pour chercher tout ce que je peux trouver sur "l'Histoire de Magic". Tiens sur ce site y'a un gars avec un avatar de chat qui raconte la storyline de façon assez amusante. Oh putain ils jouent au Loup-Garou à côté ! Bon ils ont pas l'air commode, mais allez on va tenter. Et voilà le début de l'aventure mtgfrance, où malgré la trahison de @nokiou , je suis resté pour le LG après y avoir traîné djeremaye, puis pour les sujets [elr0y] et parentalité-bricolage-hémorroïdes.
En parallèle, les gars de l'asso organisent une virée à un GP, j'y vais pour prendre mon premier 0-3 drop mais pas le dernier, mais wahou un weekend entier à jouer à Magic je savais pas que ça existait ! Je ferai Strasbourg et Lyon à plusieurs reprises, croisant sur place plusieurs noms découverts ici mais les pseudos violets font peur et les champions n'en parlons pas donc je n'ai jamais abordé quelqu'un du forum pour me présenter.
Le seul qui m'a abordé, c'était au GP Lyon Eldraine. Je joue esper stax-foretold que j'ai monté juste pour le GP et que j'ai joué deux fois à la boutique casu alors que je joue jamais en construit. Y'a pas vraiment d'enjeu parce que j'ai pas grand chose à espérer, mais bon c'est un tournoi et je me mets une pression de dingue à chaque game. Ronde 2 je joue contre monored, mon adversaire me dit que c'est son premier GP et que ça fait pas longtemps qu'il joue. Un gars nous regarde à côté, qui a l'air d'être de la team de mon adversaire. Je gagne la 1 facile, je me fais dérouler à la 2 et j'arrache la win à la 3 en transpirant beaucoup. Avec les gars de l'asso on s'est fait faire des hoodies avec le logo et nos prénoms brodés. En dessous de mon prénom y'a marqué "Crincrin".
À la fin de la partie, le spectateur m'aborde :
- c'est Crincrin de mtgfrance ?
- oui
- moi c'est @Pazu. C'est pas bien de voler les débutants. (verbatim)
- hein, de qui, de quoi ?
- à la 3e tu lui as fait drain 2pv par créature attaquante avec ton serment de Kaya.
- arf oui effectivement, mais alors c'était pas volontaire, j'ai vrillé avec le stress. Mais t'étais à côté, pourquoi t'as rien dit ? T'as regardé toute la game t'aurais dû nous le signaler !
- ah non c'est marqué sur la carte, il avait qu'à lire. Il a fait de la merde il a perdu, c'est bien fait pour sa gueule (quasi verbatim).
Bonne ambiance le dressage de noob à la mtgfrance !
Pour couronner cette rencontre avec Pazu, on se retrouve en finale de draft side-event (sans surprise j'ai rapidement dropé le main) et je le bourre en faisant démonstration de mes skills de haut niveau : le topdeck de Questing beast. Autant dire que j'étais pas vraiment fier de l'ensemble de mon œuvre...
Quelque temps plus tard j'ai quitté Grenoble pour une ville de campagne, et mon plus gros regret reste d'y avoir perdu cette asso et les gars qui la composait. Une boutique a ouvert dans ma ville un an après mon arrivée, mais la communauté locale est composée quasi exclusivement de geeks cassos étudiants ou chômeurs (et pire, joueurs d'EDH), et malgré mes échanges avec les quelques exceptions et les tentatives infructueuses d'organisation de draft chez moi j'ai fini par lâcher l'affaire. Les draft mensuels le samedi à 14h ou les 2h de bagnole pour faire une fnm en rentrant à 1h du matin avec trois gamins qui t'attendent le lendemain n'étant pas compatible avec ma vie actuelle, ça fait bien trois ans que je n'ai pas touché une carte. Heureusement, l'arrivée d'Arena m'a permis de garder contact avec le jeu et de constater chaque jour à quel point je reste mauvais. Ca restera mon histoire avec mtgverse, un mickey au milieu des grands, arrivé ici pour la storyline de Nokiou et resté pour le LG. Mais de temps en temps y'a un champion du monde qui me donne des conseils sur mon build de draft et je trouve ça complètement incroyable, donc je suis toujours là. Et puis on est bien ici entre vieux cons.
La présidentielle c'est le 251ème étage de la tour céleste des concours de quéquette - Chattard 2021
Re: "Magic et moi"
Belle plume 
Re: "Magic et moi"
C'est pas loin d'être le meilleur témoignage là. 
Re: "Magic et moi"
De la chance que pour la racaille...
Disons que face à mon padawan il y a eu BEAUCOUP d'erreurs, et qui tombaient toutes en ta faveur. Je crois que t'as essayé de bouncer une chandra avec ton teferi, time raveler aussi.
Mais bon, je te rassure, je l'ai fouetté avec les orties après, pour lui apprendre la vie.
Disons que face à mon padawan il y a eu BEAUCOUP d'erreurs, et qui tombaient toutes en ta faveur. Je crois que t'as essayé de bouncer une chandra avec ton teferi, time raveler aussi.
Mais bon, je te rassure, je l'ai fouetté avec les orties après, pour lui apprendre la vie.
Re: "Magic et moi"
This
Marrant comme témoignage sinon. ça aurait pu celui de n'importe lequel d'entre nous, sur une autre timeline du multiverse où nous n'aurions pas fait les bonnes rencontres à Magic.
Au début on voulait faire les 10 Commandements, mais on n'avait pas de pyramide. Alors on a voulu faire Autant en emporte le vent, mais on n'avait pas Clark Gabble. Alors on a filmé le chat
Re: "Magic et moi"
XD. Si j'ai seulement "essayé" c'est pas si grave.Pazu a écrit : ↑11 janv. 2024, 20:51Je crois que t'as essayé de bouncer une chandra avec ton teferi, time raveler aussi.
Je me suis surpris moi même en écrivant de me souvenir aussi bien de ce moment (je me rappelle absolument pas de mes adversaires des rondes 1&3), mais si toi aussi tu te souviens de ce genre de détail c'est que cette game devait vraiment être du grand art.
Mais le fait que tu ne sois pas intervenu ça m'avait vraiment marqué.
La présidentielle c'est le 251ème étage de la tour céleste des concours de quéquette - Chattard 2021
Re: "Magic et moi"
Préface
Olivier B cherche son pseudo et son mot de passe mtgverse après avoir vu le post discord… trouvé !
Magic et moi, c’est avant tout une histoire de rencontres, et de voyages..
Ce jeu m’a accompagné et a rythmé ma vie. De mes 15 ans, sur une dalle de béton au-dessus d’un parking proche d’un lycée ajaccien (ou j’y ai rencontré celle qui est devenu ma femme plusieurs années plus tard et des péripéties qui ne sont pas l’objet de cette histoire) jusqu’à la naissance de ma fille 15 ans plus tard.
Acte 1 – Ajaccio (casu kitchen table)
Je commence donc à la rentrée des classes 2002, c’est carnage qui vient de sortir. Je suis grand, le jeu est quand même déjà très établi, mais avec mon pote qui m’a appris, on joue du freeform. Comme tout le monde, je me fais arnaquer bien comme il faut dans les 6 premiers mois du jeu, parce que goule suturée semble des miles au-dessus de ingérence du mage (on comprend même pas ce que ça fait, ingérence du mage).
Je joue ainsi en mode casu tout le lycée, parce qu’Ajaccio n’est pas une ville qui existe sur l’échiquier magic français. Aucun tournoi qualifiant et impossibilité de se rendre sur le continent pour aller jouer des Frances ou autre, ça en fait un loisir relativement limité. Mais j’ai quand même baigné dans une communauté de casu à l’esprit compétitif, qui se renseigne, qui donne le meilleur de soi même si c’est un petit tournoi chez l’habitant organisé par le gourou local, dans des formats qui existent plus ou moins. On achète quand même lotus noir, on se renseigne sur le circuit compétitif, on regarde les cotes et les decks qui perfent.
Acte 2 – Nice (entrée dans le grand bain)
Fin de lycée, début prépa, départ pour le continent et la belle ville de Nice. Math sup’, j’arrête magic. Mais je suis vraiment nul en prépa, donc au bout d’un an je me rends à l’évidence, autant reprendre un loisir à côté, sinon je vais me tirer une balle dans mon 16m². Je reprends contact dans la boutique locale, l’entre-jeux, avec mon pote de lycée qui m’a appris le jeu, et qui fait aussi sa prépa à Nice. On est en Mai 2006, le bloc Ravnica touche à sa fin, il y a un GP à Toulouse où vit ma grand-mère… C’est parti pour le début du compétitif. Les stars de lotus noir sont là, sous mes yeux. Ce petit japonais, dont on ne voit justement pas les yeux, caché derrière une forêt de cheveux tombants, mais qui est d’ores et déjà considéré comme un prodige du MtG me donne la niaque du compétitif.
S’ensuit le début de la rage de jouer, et la montée en compétence dans la région PACA. Je suis rapidement intégré à un groupe de draft dirigé par un certain Antoine Ménard, déjà une gloire du passé. Ce format est l’accroche qui ne me quittera plus, et là où j’ai toujours été le meilleur.
Deuxième GP,Bologne Florence, avec ce groupe de joueurs, premier road trip, premier j2. J’ai choisi le jeu d’un autre de mes modèles de lotus noir, il vient de gagner un ProTour avec… Ronde 1, j2, en face de moi, un autre Olivier. Le choc, l’émerveillement. J’ai joué comme une brèle, je lui ai donné le match, mais à la fin j’étais heureux. J’ai beaucoup joué à Magic au travers de modèles je crois, et souvent perdu juste pour cette raison quand j’avais le plaisir de les rencontrer.
Acte 3 – Bourges (grinder opportuniste)
Prépa finie, écolé d’ingé dans le centre, au milieu de rien, à Bourges. Après la communauté PACA, je découvre la communauté du Centre : tours, orléans, clermont, angers, poitiers, et Paris des fois parce que ce n’est pas si loin.
J’ai beaucoup stagné à cette époque, car à Bourges, je suis le meilleur joueur du groupe et de l’asso. Beaucoup on dit que pour progresser, il faut jouer avec des gens meilleurs. Ca évite de s’enfoncer dans ses auto-certitudes notamment. Je n’ai pas beaucoup eu cette opportunité en test, et c’est une raison de mes performances médiocres je pense. Ça, ou l’orgueil de penser que je n’avais pas trop besoin des autres à l’époque.
Ah oui, j’ai pas de sous aussi à cette époque, comme tout le monde, donc c’est compliqué de beaucoup voyager pour grinder. On se limite à quelques QT dans les villes suscités, et on passe à l’acte 4.
Acte 4 – Lyon (raod warrior européen)
Ca y’est j’ai des sous ! Ca y’est j’ai du temps ! Je suis jeune ingénieur, sans famille et avec toute la priorité du monde mise dans Magic. Il y a une communauté Lyonnaise accueillante, et j’y lie des amitiés très fortes, notamment avec un certain arbitre qui a cette époque est sur tous les fronts du monde. On s’est trouvé une passion commune, on a un peu la même manière de penser je crois, et on a la même soif de rencontre et de bougeotte.
J’ai des sous, donc Easyjet devient mon meilleur ami. J’ai une voiture, donc je suis autonome pour organiser des road trip. J’ai un réseau de par mon passage un peu partout en France, donc on peut organiser des trucs cools un peu partout en Europe. Il me manque encore et toujours ce pro, qui aurait sans doute pu me permettre de passer un échelon dans mon niveau de jeu. Lyon a cette époque n’a pas de champion qui aurait pu entrainer une communauté malheureusement. J’ai quand même la chance de jouer avec 3 autres joueurs très talentueux qui partagent l’ambition du road warrioring. Et ça c’est cool.
Cette dernière période a duré 5 ans. J’ai écumé les QT en Rhône-Alpes, en Auvergne, en Bourgogne, en Suisse, en Europe sur les GP. J’ai découvert d’autres communautés qui partagent ma passion, à Paris, à Toulouse. J’ai enchaîné les top8, avec un taux de transformation extrêmement faible, sans trouver le déclic qui permettait de gagner quand c’était vraiment important. Une game perdue pour un top 8 de GP avec mes deux coéquipiers de team trio, contre la dream team américaine du moment, aurait peut être changé la donne à ce moment-là. On ne saura jamais.
C’était top, vraiment une belle expérience de vie que je souhaite à tout le monde. C’est un peu mon voyage initiatique vers la vie d’adulte.
Epilogue – Lyon (papa émérite)
2017, naissance de ma première fille, fin du game.
Il reste le cube, les soirées entre potes à se remémorer le bon vieux temps, et Arena qui a rendu l’accès au jeu bien plus facile, mais qui n’aura jamais la saveur qui permet d’avoir la rage de gagner.
En somme, une belle épopée. Qui m’aura fait rencontrer une grande partie de mes amis actuels, qui m’aura permis de voir l’Europe et le monde, d’apprendre à communiquer en Anglais, de gérer et d’organiser. Je pense aujourd’hui que c’est à l’origine de la plupart des qualités que je mets à profit dans ma vie pro : une vision holistique des choses, une anticipation des problèmes, et l’envie et la motivation de résoudre des situations complexes avec des variables volatiles.
J’ai écrit ce post surtout pour moi, et avec beaucoup de sourires dans les yeux en repensant à mon rapport à Magic pendant 15 ans, donc merci à celui qui a lancé l’initiative.
Post-mortem : Je n’ai pas parlé de mtgfrance, mais on ne peut pas se remémorer son « Magic et moi » sans parler de mtgfrance. 2011 nous disions, jeune ingénieur, arrivée sur Lyon. Comme tout ingénieur débutant, une partie de mon activité c’est du bullshit job. Alors il faut bien l’occuper cette partie. Mtgfrance a été le refuge de l’ennuie de mes journée de travail pendant quelques années, alors merci à tous ses membres, et à Stef pour avoir fait vivre cette cybercommunauté un peu hétéroclite, dont on ne comprend toujours pas bien la raison et les accointances. Il y’aura sans doute un jour une thèse à écrire là-dessus. N’empêche qu’il en reste aujourd’hui que certains passent sur BFM, d’autres au JT de Lapix, et que c’est l’occasion de me la péter en société : « regarde, c’est le consultant officiel de MtG en matière d’énergie ». On fera peut-être un président de la république, qui sait ?
Olivier B cherche son pseudo et son mot de passe mtgverse après avoir vu le post discord… trouvé !
Magic et moi, c’est avant tout une histoire de rencontres, et de voyages..
Ce jeu m’a accompagné et a rythmé ma vie. De mes 15 ans, sur une dalle de béton au-dessus d’un parking proche d’un lycée ajaccien (ou j’y ai rencontré celle qui est devenu ma femme plusieurs années plus tard et des péripéties qui ne sont pas l’objet de cette histoire) jusqu’à la naissance de ma fille 15 ans plus tard.
Acte 1 – Ajaccio (casu kitchen table)
Je commence donc à la rentrée des classes 2002, c’est carnage qui vient de sortir. Je suis grand, le jeu est quand même déjà très établi, mais avec mon pote qui m’a appris, on joue du freeform. Comme tout le monde, je me fais arnaquer bien comme il faut dans les 6 premiers mois du jeu, parce que goule suturée semble des miles au-dessus de ingérence du mage (on comprend même pas ce que ça fait, ingérence du mage).
Je joue ainsi en mode casu tout le lycée, parce qu’Ajaccio n’est pas une ville qui existe sur l’échiquier magic français. Aucun tournoi qualifiant et impossibilité de se rendre sur le continent pour aller jouer des Frances ou autre, ça en fait un loisir relativement limité. Mais j’ai quand même baigné dans une communauté de casu à l’esprit compétitif, qui se renseigne, qui donne le meilleur de soi même si c’est un petit tournoi chez l’habitant organisé par le gourou local, dans des formats qui existent plus ou moins. On achète quand même lotus noir, on se renseigne sur le circuit compétitif, on regarde les cotes et les decks qui perfent.
Acte 2 – Nice (entrée dans le grand bain)
Fin de lycée, début prépa, départ pour le continent et la belle ville de Nice. Math sup’, j’arrête magic. Mais je suis vraiment nul en prépa, donc au bout d’un an je me rends à l’évidence, autant reprendre un loisir à côté, sinon je vais me tirer une balle dans mon 16m². Je reprends contact dans la boutique locale, l’entre-jeux, avec mon pote de lycée qui m’a appris le jeu, et qui fait aussi sa prépa à Nice. On est en Mai 2006, le bloc Ravnica touche à sa fin, il y a un GP à Toulouse où vit ma grand-mère… C’est parti pour le début du compétitif. Les stars de lotus noir sont là, sous mes yeux. Ce petit japonais, dont on ne voit justement pas les yeux, caché derrière une forêt de cheveux tombants, mais qui est d’ores et déjà considéré comme un prodige du MtG me donne la niaque du compétitif.
S’ensuit le début de la rage de jouer, et la montée en compétence dans la région PACA. Je suis rapidement intégré à un groupe de draft dirigé par un certain Antoine Ménard, déjà une gloire du passé. Ce format est l’accroche qui ne me quittera plus, et là où j’ai toujours été le meilleur.
Deuxième GP,
Acte 3 – Bourges (grinder opportuniste)
Prépa finie, écolé d’ingé dans le centre, au milieu de rien, à Bourges. Après la communauté PACA, je découvre la communauté du Centre : tours, orléans, clermont, angers, poitiers, et Paris des fois parce que ce n’est pas si loin.
J’ai beaucoup stagné à cette époque, car à Bourges, je suis le meilleur joueur du groupe et de l’asso. Beaucoup on dit que pour progresser, il faut jouer avec des gens meilleurs. Ca évite de s’enfoncer dans ses auto-certitudes notamment. Je n’ai pas beaucoup eu cette opportunité en test, et c’est une raison de mes performances médiocres je pense. Ça, ou l’orgueil de penser que je n’avais pas trop besoin des autres à l’époque.
Ah oui, j’ai pas de sous aussi à cette époque, comme tout le monde, donc c’est compliqué de beaucoup voyager pour grinder. On se limite à quelques QT dans les villes suscités, et on passe à l’acte 4.
Acte 4 – Lyon (raod warrior européen)
Ca y’est j’ai des sous ! Ca y’est j’ai du temps ! Je suis jeune ingénieur, sans famille et avec toute la priorité du monde mise dans Magic. Il y a une communauté Lyonnaise accueillante, et j’y lie des amitiés très fortes, notamment avec un certain arbitre qui a cette époque est sur tous les fronts du monde. On s’est trouvé une passion commune, on a un peu la même manière de penser je crois, et on a la même soif de rencontre et de bougeotte.
J’ai des sous, donc Easyjet devient mon meilleur ami. J’ai une voiture, donc je suis autonome pour organiser des road trip. J’ai un réseau de par mon passage un peu partout en France, donc on peut organiser des trucs cools un peu partout en Europe. Il me manque encore et toujours ce pro, qui aurait sans doute pu me permettre de passer un échelon dans mon niveau de jeu. Lyon a cette époque n’a pas de champion qui aurait pu entrainer une communauté malheureusement. J’ai quand même la chance de jouer avec 3 autres joueurs très talentueux qui partagent l’ambition du road warrioring. Et ça c’est cool.
Cette dernière période a duré 5 ans. J’ai écumé les QT en Rhône-Alpes, en Auvergne, en Bourgogne, en Suisse, en Europe sur les GP. J’ai découvert d’autres communautés qui partagent ma passion, à Paris, à Toulouse. J’ai enchaîné les top8, avec un taux de transformation extrêmement faible, sans trouver le déclic qui permettait de gagner quand c’était vraiment important. Une game perdue pour un top 8 de GP avec mes deux coéquipiers de team trio, contre la dream team américaine du moment, aurait peut être changé la donne à ce moment-là. On ne saura jamais.
C’était top, vraiment une belle expérience de vie que je souhaite à tout le monde. C’est un peu mon voyage initiatique vers la vie d’adulte.
Epilogue – Lyon (papa émérite)
2017, naissance de ma première fille, fin du game.
Il reste le cube, les soirées entre potes à se remémorer le bon vieux temps, et Arena qui a rendu l’accès au jeu bien plus facile, mais qui n’aura jamais la saveur qui permet d’avoir la rage de gagner.
En somme, une belle épopée. Qui m’aura fait rencontrer une grande partie de mes amis actuels, qui m’aura permis de voir l’Europe et le monde, d’apprendre à communiquer en Anglais, de gérer et d’organiser. Je pense aujourd’hui que c’est à l’origine de la plupart des qualités que je mets à profit dans ma vie pro : une vision holistique des choses, une anticipation des problèmes, et l’envie et la motivation de résoudre des situations complexes avec des variables volatiles.
J’ai écrit ce post surtout pour moi, et avec beaucoup de sourires dans les yeux en repensant à mon rapport à Magic pendant 15 ans, donc merci à celui qui a lancé l’initiative.
Post-mortem : Je n’ai pas parlé de mtgfrance, mais on ne peut pas se remémorer son « Magic et moi » sans parler de mtgfrance. 2011 nous disions, jeune ingénieur, arrivée sur Lyon. Comme tout ingénieur débutant, une partie de mon activité c’est du bullshit job. Alors il faut bien l’occuper cette partie. Mtgfrance a été le refuge de l’ennuie de mes journée de travail pendant quelques années, alors merci à tous ses membres, et à Stef pour avoir fait vivre cette cybercommunauté un peu hétéroclite, dont on ne comprend toujours pas bien la raison et les accointances. Il y’aura sans doute un jour une thèse à écrire là-dessus. N’empêche qu’il en reste aujourd’hui que certains passent sur BFM, d’autres au JT de Lapix, et que c’est l’occasion de me la péter en société : « regarde, c’est le consultant officiel de MtG en matière d’énergie ». On fera peut-être un président de la république, qui sait ?
j'ai oublié la précédente, sigh
Re: "Magic et moi"
Bon ça fais des jours que je dis que je dois m'y mettre
Je découvre MTG a la sortie de la 3eme édition en français bords noir. Je dois avoir 12 ans et mon cousin me ramène un starter car il y avait une promo ivstarter acheté 1 offert pour 60 francs. Je découvre le jeu avec lui et je suis tout de suite happé par ce jeu. On fait des parties avec mise avec mon cousin qui va me piller tous les bilands ouverts. Je vais tout naturellement pleurer a ma mère qui pour avoir la paix va m'acheter d'autre starters.
Je convertis quelques amis au collège au jeu et on joue entre nous pendant 1 ou 2 ans puis je découvre le magazine lotus noir qui fais la pub pour des tournois et notamment un tournoi a nomade, un magasin de roller a Bastille qui a converti leur second étage en magasin de cartes. C'est aux alentours de fin 1998 ou academy était en standard. Je fais mon premier tournoi arme de mon deck elfes avec des prêtresses de titania et des symbiose et je me fais démonter par @Ngold qui pars en combo t2 avec son deck academy.
Dans le lotus noir du mois suivant, je vois une pub pour Ostelen et j'arrive a convaincre mes amis du collège de venir avec moi découvrir cet endroit. Je suis tout de suite happé dans l'ambiance avec des tournois tout le temps. Mes parents n'interdisent d'aller à Ostelen en dehors des vacances scolaires. J'y passerais donc toutes les vacances scolaires en solo car mes amis du collège décrochent peu a peu.
Arrive en 3eme, je vais faire mon stage en entreprise a Ostelen. Ça m'a permis de faire la connaissance de la plupart des gens a Ostelen. Pour ajouter a la description de @Mazz : c'était la folie. Ça ouvrait tous les jours de midi à minuit et a l'ouverture, il y avait des gens qui attendais devant la porte. Je me souviens que le tournoi du mercredi après midi tournais a genre 70-80 joueurs
Je me souviens encore de la première perf de tournoi ou je fais x-1 (ma seule défaite c'est @Mazz qui pyro ma time spiral)a un tournoi du mercredi et je gagne quelques boosters. J'étais comme un fou et a partir de là je suis obsédé par MTG.
J'arrive au lycée et pareil je passe toutes mes vacances a Ostelen. Puis comme @Chattard l'a deja mentionne, je lui ai transmis le virus. Je me souviens d'un cr qui était en dehors des vacances scolaires et j'ai menti a mes parents pour y aller en disant que j'allais étudier chez Chattard. Avec le recul je sais comment c'est passer le oui je vais aller étudier un dimanche matin a 8h...
A la fermeture d'Ostelen, je me dirige vers Starplayer ou je vais rencontrer des gens qui vont façonner toute ma jeunesse. Tout est parti de Clovis Libert ( les vieux reconnaîtront le nom juste parce que tout Ostelen a baver sur ses copines qui venait le chercher) qui m'invite a faire la fête pour le nouvel an. C'est ainsi qu'on a passé un nouvel an entre joueur de mtg et que ce groupe va aller en soirée et faire des tournois tous ensemble. Les gens que j'ai côtoyé a cet époque font toujours parti des mes amis les plus proches. Je n'ai aucune nouvelles de mes amis d'école. Mes amis de maintenant sont tous des joueurs de mtg avec Chattard comme seule exception crossover lycée/mtg.
Avec l'avènement d'internet, je passe du temps sur IRC et je vais faire la connaissance des joyeux luron de Nice: KLB Truffe et The Sec (merci pour l'avatar).
On va passer énormément de temps sur IRC a parler de tout et de rien.
Une qualification au championnat de France 2003 va me donner l'occasion de rencontrer tout le monde et de passer un weekend memorable a Tours. Cela va donner un été lunaire ou je passe des vacances a Cabourg avec Chattard KLB et Truffe. Un report de cet été a du malheureusement disparaître dans les tréfonds d'internet
la suite pour la prochaine fois que je me motive
Je découvre MTG a la sortie de la 3eme édition en français bords noir. Je dois avoir 12 ans et mon cousin me ramène un starter car il y avait une promo ivstarter acheté 1 offert pour 60 francs. Je découvre le jeu avec lui et je suis tout de suite happé par ce jeu. On fait des parties avec mise avec mon cousin qui va me piller tous les bilands ouverts. Je vais tout naturellement pleurer a ma mère qui pour avoir la paix va m'acheter d'autre starters.
Je convertis quelques amis au collège au jeu et on joue entre nous pendant 1 ou 2 ans puis je découvre le magazine lotus noir qui fais la pub pour des tournois et notamment un tournoi a nomade, un magasin de roller a Bastille qui a converti leur second étage en magasin de cartes. C'est aux alentours de fin 1998 ou academy était en standard. Je fais mon premier tournoi arme de mon deck elfes avec des prêtresses de titania et des symbiose et je me fais démonter par @Ngold qui pars en combo t2 avec son deck academy.
Dans le lotus noir du mois suivant, je vois une pub pour Ostelen et j'arrive a convaincre mes amis du collège de venir avec moi découvrir cet endroit. Je suis tout de suite happé dans l'ambiance avec des tournois tout le temps. Mes parents n'interdisent d'aller à Ostelen en dehors des vacances scolaires. J'y passerais donc toutes les vacances scolaires en solo car mes amis du collège décrochent peu a peu.
Arrive en 3eme, je vais faire mon stage en entreprise a Ostelen. Ça m'a permis de faire la connaissance de la plupart des gens a Ostelen. Pour ajouter a la description de @Mazz : c'était la folie. Ça ouvrait tous les jours de midi à minuit et a l'ouverture, il y avait des gens qui attendais devant la porte. Je me souviens que le tournoi du mercredi après midi tournais a genre 70-80 joueurs
Je me souviens encore de la première perf de tournoi ou je fais x-1 (ma seule défaite c'est @Mazz qui pyro ma time spiral)a un tournoi du mercredi et je gagne quelques boosters. J'étais comme un fou et a partir de là je suis obsédé par MTG.
J'arrive au lycée et pareil je passe toutes mes vacances a Ostelen. Puis comme @Chattard l'a deja mentionne, je lui ai transmis le virus. Je me souviens d'un cr qui était en dehors des vacances scolaires et j'ai menti a mes parents pour y aller en disant que j'allais étudier chez Chattard. Avec le recul je sais comment c'est passer le oui je vais aller étudier un dimanche matin a 8h...
A la fermeture d'Ostelen, je me dirige vers Starplayer ou je vais rencontrer des gens qui vont façonner toute ma jeunesse. Tout est parti de Clovis Libert ( les vieux reconnaîtront le nom juste parce que tout Ostelen a baver sur ses copines qui venait le chercher) qui m'invite a faire la fête pour le nouvel an. C'est ainsi qu'on a passé un nouvel an entre joueur de mtg et que ce groupe va aller en soirée et faire des tournois tous ensemble. Les gens que j'ai côtoyé a cet époque font toujours parti des mes amis les plus proches. Je n'ai aucune nouvelles de mes amis d'école. Mes amis de maintenant sont tous des joueurs de mtg avec Chattard comme seule exception crossover lycée/mtg.
Avec l'avènement d'internet, je passe du temps sur IRC et je vais faire la connaissance des joyeux luron de Nice: KLB Truffe et The Sec (merci pour l'avatar).
On va passer énormément de temps sur IRC a parler de tout et de rien.
Une qualification au championnat de France 2003 va me donner l'occasion de rencontrer tout le monde et de passer un weekend memorable a Tours. Cela va donner un été lunaire ou je passe des vacances a Cabourg avec Chattard KLB et Truffe. Un report de cet été a du malheureusement disparaître dans les tréfonds d'internet
la suite pour la prochaine fois que je me motive
Re: "Magic et moi"
Keur sur toi oli B 
C'est parce que "yaourt" est proche de "Madagascar" dans l'inconscient. Or à Madagascar il y a des lémuriens et de la vanille.
Re: "Magic et moi"
Merci Oli et Skam d'avoir encore alimenter le topic
Re: "Magic et moi"
Oli B pour Bornarel ?
Re: "Magic et moi"
Bornarel c'est bien plus vieux c'est B pour Barry 
Re: "Magic et moi"
merci à tous ses membres, et à Stef pour avoir fait vivre cette cybercommunauté un peu hétéroclite, dont on ne comprend toujours pas bien la raison et les accointances.